Après l’arrêt de la télétransmission des feuilles de soins aux caisses d’assurance-maladie, après la fermeture des cabinets l’après-midi, les biologistes sortent une nouvelle arme : la lettre ouverte. François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB), interpelle la ministre de la Santé dans un courrier public, intitulé : « Laisserez-vous mourir la biologie médicale privée française ? »
Le ton est grave. « Il y a urgence (...). La septième année consécutive de baisse des tarifs de biologie met la profession en situation de décrochage », écrit François Blanchecotte. Pris entre de nouvelles contraintes liées au processus d’accréditation, et la baisse de la tarification, les biologistes font part de leurs craintes pour leur emploi.
« Nous parlons de 8 000 personnes en jeu, et ce sans prendre en compte les emplois au sein des industries du diagnostic in-vitro qui seront également impactés », insiste le président du SDB.
« Nous n’avons plus aucune marge de manœuvre. L’assurance-maladie a même reconnu officiellement que les dépenses du régime général concernant la biologie ont baissé de 1,9 % par rapport à l’an dernier. On ne parle même plus de respect de l’ONDAM à ce niveau-là ! » explique au « Quotidien » François Blanchecotte.
Appel au dialogue
Le SDB, qui n’a jamais été reçu par Marisol Touraine, sollicite une véritable intervention de la ministre. « Nous voulons que les différentes instances, en particulier l’assurance-maladie, acceptent enfin de nous écouter et d’ouvrir un vrai dialogue. (...) Nous vous demandons aussi avec insistance d’user de toute votre influence pour que cesse enfin la surenchère de la pression réglementaire », poursuit François Blanchecotte.
Le syndicat se dit prêt à des concessions en terme de maîtrise et demande « une enveloppe biologie pluriannuelle (sur 3 ans) grâce à laquelle les PME auraient enfin une visibilité minimum ». La proposition a été soumise au directeur de la CNAM, Frédéric van Roekeghem. « Si nous constatons des augmentations fortes de volumes, nous voulons bien redonner de l’argent » avance François Blanchecotte.
L’année du tournant
Cette lettre ouverte intervient alors que le Sénat devrait voter le 31 janvier la proposition de loi sur la biologie, qui devrait entériner l’ordonnance de 2010.
« Je suis convaincu que 2013 est l’année du tournant pour la biologie », assure François Blanchecotte. Le biologiste entend placer la nouvelle majorité devant ses contradictions : « Le gouvernement souhaite lutter contre la désertification, et pourtant il va créer des inégalités en laissant mourir la biologie ».
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