LES PROBLÈMES BUCCO-DENTAIRES représentent le troisième poste de dépenses de santé, après les maladies circulatoires et les troubles mentaux. Pour le ministre de la Santé, il « existe un moyen de dépenser plus efficacement et de parvenir à de véritables progrès en matière de santé bucco-dentaire, c'est le renforcement de la prévention ». Xavier Bertrand a ainsi présenté aux chirurgiens-dentistes réunis à Paris pour le congrès de l'AFD (voir ci-dessous) le plan qu'il entend mettre en œuvre, premier volet d'un « mouvement pour la prévention ».
« L'impératif de la prévention » doit être compris par la profession, mais aussi par chaque Français, puisque, on le sait, les affections bucco-dentaires ont un retentissement sur l'état de santé général et la qualité de vie. Le ministre veut donc « non seulement renforcer l'éducation des jeunes générations, mais aussi agir à tous les âges de la vie ».
Concrètement, cela se traduit par neuf mesures, des femmes enceintes et des très jeunes enfants aux personnes âgées dépendantes. Pour les premières, une consultation au 4e mois de grossesse, puis six mois après la naissance de l'enfant. Pour les plus jeunes, l'éducation pour la santé (brossage, limitation des boissons sucrées et confiseries...) et le dépistage dès la maternelle, à 4 ans, et un suivi en cas de carie (à cet âge, 17 % en ont déjà au moins une et 50 % des enfants en région parisienne).
Mais l'action la plus importante de ce plan « ambitieux » concerne les enfants de 6 et 12 ans. Le dispositif prévu dans la loi de financement de la Sécurité sociale de... 2002 va être mis en œuvre. Le ministre vient de signer l'arrêté qui instaure dès 2006 un examen bucco-dentaire de prévention obligatoire au CP et en 5e. Une mesure accompagnée par des actions d'éducation mises en œuvre dans soixante-quatre départements la première année, puis étendue progressivement à toute la France. Est prévue également une information collective d'une heure dans les classes concernées, dispensée par un chirurgien-dentiste, « pour dédramatiser les soins dentaires, désacraliser l'image du dentiste et responsabiliser l'enfant ».
Un bilan pris en charge à 60 ans.
Pour les adultes, qui négligent souvent leur santé dentaire, sont annoncées des actions de sensibilisation, d'information et de formation menées auprès des praticiens dans le cadre d'accords avec l'Inca et les Urcam, en particulier sur les cancers buccaux et les diabètes. Tandis que, à 60 ans, c'est un bilan bucco-dentaire clinique pris en charge à 100 % qui est promis.
La prévention s'exercera également à l'hôpital, où les personnes hospitalisées pour de longues durées devraient pouvoir obtenir le traitement par un dentiste de leurs pathologies bucco-dentaires. Et dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes, qui devraient disposer d'un matériel dentaire portatif. Des réseaux ville-hôpital devraient également contribuer à l'action en faveur des personnes âgées dépendantes, ainsi que pour les enfants et les adultes handicapés fréquentant des établissements spécialisés.
Pour toutes ces actions, le ministre compte sur la profession qui, a-t-il tenu à rappeler, « est bien une profession médicale à part entière ». Il s'est félicité de la réorganisation de la formation continue en odontologie (les décrets sont à l'examen en Conseil d'Etat) et de l'élaboration en cours, par la Haute Autorité de santé, de référentiels de bonnes pratiques en odontologie. Et il s'est déclaré favorable à la création souhaitée par les dentistes d'une spécialité en chirurgie buccale, à condition de mener une concertation avec l'ensemble des spécialités médicales, chirurgicales, odontologiques concernées et le ministère de l'Education .
Xavier Bertrand a également évoqué la question de la permanence des soins, sur laquelle il veut engager une concertation.
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