L’avis du Pr Frédéric Gottrand*
« Les antisécrétoires - les plus efficaces - bénéficient d'un bon rapport efficacité/effets indésirables. Mais attention au risque majeur d’une utilisation trop large et abusive de ces molécules, sous la demande pressante des parents.
Leur tolérance chez l’enfant est excellente à court terme, en dehors de quelques effets secondaires rares et non liés à la dose, qu’elle soit de 20 ou 40 mg. Pourtant l’efficacité au long cours est peu documentée, d’où une logique prescription de 4 à 6 semaines. Le traitement du RGO a été banalisé, 20 % des enfants en reçoivent avant l’âge de deux ans. Deux questions sont un préalable à la prescription : « N’y a-t-il pas d’autres diagnostics possibles ? » (Coliques simples, constipation, anxiété maternelle, biberon inapproprié…) et « Combien de temps les prescrire ? » S’il n’y a pas d’amélioration après deux semaines il faut savoir les interrompre sans remords, il est parfaitement inutile de les associer à un anti-H2, ou un autre antisécrétoire ni même de doubler les doses, voire fractionner les prises… Il faut aussi savoir arrêter le traitement après deux mois. Le RGO est un phénomène totalement physiologique du nourrisson et il ne faut pas s’acharner à vouloir traiter tous les enfants, mais uniquement lorsque le RGO est douloureux. Et répéter aux parents que les IPP n’influencent en rien les régurgitations ! »
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