Les apports nutritionnels conseillés (ANC) en Mg tiennent compte des besoins de l'organisme et d'une marge de sécurité (de façon à proposer des chiffres moyens convenant à la grande majorité de la population). Un taux de 6 mg/kg de poids corporel/jour est généralement proposé. Ce chiffre est à majorer chez l'adolescent en période de forte croissance, chez la femme enceinte ou allaitante.
Un problème actuel
Or différents travaux dont l'étude Suvimax montrent que, dans de nombreux cas, l'alimentation d'aujourd'hui ne couvre pas correctement ces besoins en Mg. Le goût pour les produits raffinés, les « snacks » et les aliments gras et sucrés serait responsable de ce déficit d'apport, comme également la pratique de régimes restrictifs ou déséquilibrés. Contrairement à une idée reçue, le calcium n'entrave pas l'absorption du Mg ; en revanche, les phosphates la réduisent, tout comme une alimentation très riches en graisses. Il existerait également une prédisposition génétique au déficit de Mg. Certaines maladies comme le diabète, l'alcoolisme ou la prise de certains médicaments favorisent un déséquilibre entre les apports et les besoins. Enfin, les conditions de vie jouent un rôle important. Outre les périodes de croissance et la grossesse déjà évoquées, le stress est responsable d'une augmentation des besoins. La conjonction de ces deux facteurs expliquerait la fréquence des symptômes rapportés au déficit en Mg.
Le déficit en Mg n'est pas facile à prouver. Un déficit aigu est exceptionnel. Il n'est jamais le fait d'une insuffisance d'apport, mais de quelques pathologies rares. Les subcarences sont plus fréquentes ; elles se traduisent par des tableaux cliniques variables d'un patient à l'autre et donc difficiles à relier avec certitude à une carence en Mg. Les signes neuromusculaires sont prédominants : pseudo-tétanie, fasciculations, crampes, myalgies. La fatigue est souvent signalée, ainsi que des symptômes d'anxiété et d'hyperémotivité ; enfin, des palpitations font parfois partie du tableau. Plus difficile encore est de déterminer la responsabilité d'un déficit en Mg au sein d'une autre pathologie (cardio-vasculaire ou dégénérative).
Rééquilibrer l'alimentation
Quoi qu'il en soit, face à un tableau clinique évoquant un déficit en Mg, il faut procéder à une enquête alimentaire précise et rechercher des facteurs d'augmentation des besoins. Il faut surtout proposer de rééquilibrer le régime alimentaire déficitaire afin de prévenir (ou amender) des symptômes partiellement ou totalement liés à une carence d'apports. Dans ce contexte, la consommation de fruits et de légumes, de produits céréaliers complets, d'oléagineux et d'eaux minérales riches en Mg doit être conseillée. n
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