Terne, morne, ennuyeuse… Jusqu’au bout, il aura été difficile de se passionner pour cette campagne. D’autant que cette fois, il n’y avait ni Constitution européenne en chantier, ni élargissement au programme pour pimenter un peu l’exercice. Le débat s’est donc déroulé sur une déprimante toile de fond, qu’en paraphrasant De Gaulle on résumerait d’un refrain tristounet : la crise, la crise, la crise… Allez vous étonner dans ces conditions que les questions sociales et de santé aient été quasi-absentes des débats. Tout juste les Verts plaident-ils pour un « bouclier social » incluant la couverture maladie, l’UMP pour un plan européen de lutte contre la maladie d’Alzheimer et quant au PS ou au Modem, ils se contentent de proposer, « un pacte européen de progrès social » pour le premier ou la construction « d’un modèle social européen » pour le second… mais pour dans 10 ans !
Sur le social, cette campagne aura décidemment eu goût de trop peu. Mais il faut dire qu’après la directive Bolkestein sur la libéralisation des services ou celle sur le temps de travail hebdomadaire, Union rime souvent chez nous avec régression. Et la défense du modèle social Français tient finalement lieu de programme. On oublie que l’Europe, c’est aussi des avancées importantes pour l’accès aux soins et un coup de pouce pour la recherche pour les maladies rares. Mais qui en a vraiment conscience ?
Qu’ils soient de Bruxelles ou de Strasbourg, il est convenu de désigner ceux qui font l’Europe sous le vocable peu flatteur d’« eurocrates ». Un terme qui à lui seul en dit long sur le déficit de démocratie qui affecte aujourd’hui le Vieux Continent. Dans ce contexte, on ne sera pas surpris du verdict des urnes. La victoire ira, sans l’ombre d’un doute, dans le camp des abstentionnistes, dans lequel six Français sur dix devrait se retrouver. Cette désaffection peut paraître paradoxale quand on sait que nombre de nos lois commencent leur vie législative au Parlement Européen. Pourtant, faute sans doute d’attention à ce qui intéresse le quotidien des gens, l’Europe est en train de passer à côté des électeurs.
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