ARTISTE patient et persévérant, Eugène Leroy ne cessa jamais de créer dans la plus grande intégrité et liberté, hors les chapelles, loin des modes. Il ne se détourna jamais d’un style personnel, limpide, sincère et précis, pour restituer les choses au moyen d’un pinceau fougueux et débridé.
Montrer la richesse de l’œuvre d’Eugène Leroy, à toutes les époques, selon tous les thèmes et les formats : telle est l’ambition du MUba (musée des Beaux-Arts) de Tourcoing, auquel est d’ailleurs affilié le nom du peintre. Près de 150 chefs-d’œuvre de Leroy, issus des grandes collections internationales publiques et privées, sont ainsi réunis, parmi lesquels ceux de la donation récente de ses fils.
Dans ses paysages, ses nus, ses « têtes », ses « saisons », le peintre utilise de petites touches dansantes pour donner plus de vie aux sujets représentés. On pense à l’impressionnisme bien sûr, mais il s’agirait d’un impressionnisme revisité. Les couleurs sont volontiers terriennes (ocres et bruns) ou célestes (tout en bleus délavés et blanc crémeux). Leroy a fondé son art sur une recherche de la matière (beaucoup d’empâtements) et de la lumière. La structure et la rigueur, les valeurs picturales classiques dont il fait preuve, tranchent avec le lyrisme et l’exaltation du geste.
À Lille, au Palais des Beaux-Arts, l’exposition « Eugène Leroy, l’intimité » témoigne de la fréquentation assidue que le peintre du Nord fit des grands maîtres de tout temps. Dans le riche musée lillois, Leroy regardait et s’imprégnait des toiles de Rubens, Ruisdael, Courbet, Corot… Une quinzaine de toiles des années 1950 à 1970, issues d’une collection privée, témoignent de sa connaissance de l’histoire de l’art et de ses inspirations. Les œuvres de la collection permanente qu’il affectionnait sont d’ailleurs mises en valeur et commentées.
Enfin, à la Galerie de France, à Paris, l’exposition « Les dernières peintures d’Eugène Leroy » permet de découvrir une vingtaine de toiles de l’artiste, réalisées à la fin de sa vie et jamais exposées. On y retrouve la gestuelle animée de Leroy qui, alors qu’il est au crépuscule de sa vie, redouble de vitalité. Une quiétude envahit en même temps ces œuvres ultimes, comme un apaisement dans l’aboutissement de soi. Les toiles de Leroy, ardentes jusqu’au terme de sa vie, sont réalisées dans un mélange d’urgence et de méditation profonde. À l’occasion de cette exposition, la Galerie de France et Michael Werner publient un ouvrage de Paul Audi, « le Regard libéré d’Eugène Leroy ».
- MUba (Musée des Beaux-Arts) Eugène Leroy, 2, rue Paul Doumer, Tourcoing, tél. 03.20.28.91.60, www.muba-tourcoing.fr. Tlj sauf mardi, de 13 h 30 à 18 heures. Jusqu’au 31 mars 2011.
- Palais des Beaux-Arts, place de la République, Lille, tél. 03.20.06.78.00. Jusqu’au 10 janvier 2011.
- Galerie de France, 54 rue de la Verrerie, Paris 4e, tél. 01.42.74.38.00. Jusqu’au 4 décembre.
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