L'AVENANT 20 à la convention, qui doit encourager l'installation en cabinet de groupe des jeunes médecins généralistes dans une zone déficitaire en offres de soins, n'a pas suscité, loin s'en faut, un accueil enthousiaste auprès du public concerné. A peine le texte était-il publié au « Journal officiel » du 28 mars que l'Anemf, l'Isnar-IMG, l'Isnih, l'Isncca et le Snjmg (1) rédigeaient un communiqué commun pour dénoncer le dispositif, à leurs yeux «insuffisant» et «potentiellement voué à l'échec». «L'obtention de ces aides est soumise à de nombreuses contraintes, qui ne prennent pas en compte la réalité du terrain, écrivent les syndicats d'étudiants, d'internes et de jeunes médecins. Surtout, ce texte prévoit la création d'un observatoire conventionnel, dont les membres seraient nommés par les auteurs du dispositif, censé en juger les effets au bout de deux ans seulement, et qui pourrait éventuellement appliquer des mesures de régulation complémentaires, le cas échéant financières, dans les zones médicalement très surdotées, aux médecins conventionnés qui s'installeraient dans ces zones».
Pour l'ensemble des syndicats, cette disposition est une porte ouverte à la coercition à l'installation. «Le ministre de la Santé [Xavier Bertrand, ndlr] a pratiqué un double discours entre ses discours et ses actes», jugent les signataires du communiqué. Selon eux, la remise en cause de la liberté d'installation ne permettra pas de corriger les disparités territoriales en matière d'offre de soins. «D'ici à quinze ou vingt ans, les régions les plus médicalisées perdront proportionnellement plus de médecins que les régions les moins pourvues et l'on assistera à une réduction spontanée des écarts interrégionaux», prédisent-ils. «Ni les médecins en formation ni les jeunes médecins ne souhaitent payer les carences de gestion et la politique publique des effectifs médicaux, catastrophe planifiée et dénoncée depuis longtemps. [...] La coercition ne doit pas être à l'ordre du jour», concluent les syndicats.
(1) Le communiqué commun est signé par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l'Intersyndicat national des internes des hôpitaux (Isnih), l'Intersyndicat national des chefs de clinique assistants (Isncca) et le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (Snjmg).
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