C'EST UNE LETTRE en forme de mise en garde que les étudiants et les internes viennent d'envoyer ensemble à la ministre de la Santé.
Effet boomerang après que des députés de l'opposition et de la majorité ont annoncé leur intention d'amender – pour la durcir – la future loi Bachelot sur le chapitre de la liberté d'installation des médecins (voir dans notre édition du 1er octobre les propositions de la mission d'information présidée par Christian Paul), l'ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), l'ISNAR-IMG (qui représente les internes de médecine générale), l'ISHNIH (internes) et l'ISNCCA (chefs de clinique) écrivent : «Nous ne souhaitons pas que l'énorme investissement consenti par tous, tout au long de cette année de concertation, soit sacrifié sur l'autel de la démagogie. Nous vous demandons de réaffirmer votre attachement au principe de solidarité intergénérationnelle, excluant de fait toute mesure désincitative à l'installation.»
Tandis que les parlementaires n'excluent pas des dispositifs de type « conventionnement sélectif », voire numerus clausus à l'installation pour dissuader les médecins de visser leur plaque dans des zones étiquetées « surdenses » (précisant que les mesures nouvelles ne concerneront pas les praticiens en exercice ni ceux déjà engagés dans l'internat), étudiants et internes rappellent ses promesses à la ministre. «Vous avez à plusieurs reprises, écrivent-ils, affirmé qu'il ne fallait pas faire peser sur la seule jeune génération le poids des erreurs passées, mais que toute mesure de régulation dans le domaine de la démographie médicale, qu'elle soit conventionnelle ou législative, devrait respecter le principe de solidarité intergénérationnelle.»
Quant au choix de la carotte plutôt que du bâton, il reste une évidence pour les jeunes qui répètent que les mesures désincitatives à l'installation «auront l'effet inverse de celui escompté».
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