XAVIER BERTRAND et François Goulard, ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, ont l’intention de poursuivre l’adaptation des études de médecine et de pharmacie au cycle européen du LMD (licence, master, doctorat). Dans le cadre de cette réforme de la formation initiale, les deux ministres veulent réorganiser la première année de médecine. Cette refonte apparaît indispensable puisque le nombre d’inscrits en première année ne cesse de croître depuis plusieurs années – 42 788 l’an dernier – et pourrait, selon certaines informations, atteindre le seuil de 48 000 à la rentrée, alors que le numerus clausus restera à hauteur de 7 000.
La problématique de la réforme est loin d’être simple et appelle de profondes modifications juridiques, comme l’a rappelé le Pr Christian Thuillez dans le rapport qu’il a remis cet été au gouvernement (« le Quotidien » du 1er septembre). Les orientations qui seront prises dans les prochaines semaines seront observées à la loupe, tant par les étudiants que par les doyens de faculté, qui souhaitent être associés à cette remise à plat des cursus. «De nombreuses propositions du rapport Thuillez ont fait l’objet d’un consensus. La balle est maintenant dans le camp des décideurs», indique le Pr Bernard Charpentier, président de la conférence des doyens. On devrait également en savoir un peu plus sur l’avenir des épreuves classantes nationales (ECN), au centre des critiques de récents rapports. Le gouvernement souhaiterait interrégionaliser les épreuves ou tout au moins le choix des postes de spécialité afin de répondre aux besoins démographiques de chaque région. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) est farouchement opposée à cette option. Elle demande qu’un plan pluriannuel de répartition par spécialité des postes d’internat soit adopté afin que les candidats n’apprennent pas comme cette année leur répartition après avoir rendu leurs copies. Sur ce sujet précis, les ministères concernés devraient revoir avec les étudiants le décret du 16 janvier 2004, qui précise les modalités des ECN. Les spécialistes de démographie médicale seront attentifs aux choix de spécialité d’internat qui se dérouleront en amphithéâtre du 14 au 27 septembre à Paris. Les deux dernières années, plus d’un millier de postes de médecine générale n’ont pas été pourvus par les étudiants. Les 2 400 qui ont été ouverts cette année (sur 4 803) pour la spécialité ne trouveront pas tous preneurs. Pour rendre plus attractive la discipline, le gouvernement a annoncé la parution d’un décret mettant en place un stage de médecine générale dès le deuxième cycle, obligatoire dans la loi depuis 1997, mais qui n’a presque jamais été appliqué dans les faits. Etudiants et internes attendent beaucoup de cette mesure mais redoutent qu’elle ne soit pas opérationnelle dès cette rentrée, cette mesure étant par ailleurs très coûteuse. L’Anemf souhaite par ailleurs dissuader le gouvernement d’instaurer dès 2008 la lecture critique d’article (LCA) aux ECN. Selon l’association, cette nouvelle épreuve fait l’objet d’enseignements différents selon les facultés ; une application entraînerait une disparité de notations et biaiserait le classement.
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