La DREES (direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques) publie dans son bulletin de juin les résultats d'une enquête (1) sur les étudiants inscrits en médecine en janvier 2002. Cette étude indique que 25 900 étudiants se sont inscrits en première année (PCEM1) et 4 500 en deuxième année, cet écart s'expliquant surtout par l'effet du numerus clausus.
Plus du tiers des inscrits en PCEM 1 aurait redoublé (39 %) ; 6 800 étudiants étaient également inscrits en résidanat et 8 900 en internat.
Les jeunes femmes seraient majoritaires, et cela durant tout le cursus. Elles représentent 64 % des étudiants de première année. Leur proportion a augmenté de sept points en une décennie. Elles auraient exprimé plus de réticences sur la spécialisation après l'instauration de l'internat qualifiant et de son concours d'entrée en 1984. Ces réticences se seraient cependant atténuées : en janvier 2002, les femmes résidentes (56 %), qui se destinaient donc à la médecine générale, étaient légèrement plus nombreuses (54 %) que les jeunes femmes internes, c'est-à-dire celles qui avaient choisi la médecine spécialisée.
Moyenne d'âge des PCEM 1 : 19,1 ans. Les filles sont globalement plus jeunes que les garçons.
La répartition géographique des étudiants en médecine semble peu homogène. Elle s'est du reste peu modifiée depuis dix ans. En effet, la moitié d'entre eux est inscrite à l'académie de Paris (16 à 20 %) et dans la moitié sud de la France, surtout à Lyon, deuxième académie (7 à 9 % selon le niveau d'études). En 2000-2001, presque un cinquième des places du numerus clausus était attribué aux Parisiens. Viennent ensuite Aix-Marseille, Bordeaux puis Lille.
Même si l'inscription en première année n'exige pas l'obtention d'un baccalauréat d'une série particulière, la plupart des carabins proviendraient de filières scientifiques. Cette tendance serait moins marquée en première année, où certes 92 % des étudiants ont un bac scientifique en poche, mais où 4 % sont bacheliers d'une autre série. Dans la suite du cursus, 96 % sont lauréats scientifiques et seule une toute petite proportion vient d'autres filières : ils sont 0,6 % en PCEM 2, 1 % en DCEM et en internat et 1,8 % des résidents (dont les promotions sont d'ailleurs largement réduites par rapport aux effectifs de la première année).
L'accès aux études de médecine donnerait lieu aussi à une certaine sélection sociale. Les carabins appartiennent en effet majoritairement à des familles de cadres ou de professions « intellectuellement supérieures », surtout les professions libérales, tout comme les futurs dentistes et les futurs pharmaciens.
Enfin, 7 % des étudiants de première année sont étrangers. Ils sont le plus souvent originaires du continent africain et principalement du Maghreb, mais aussi du Cameroun, de Madagascar et de l'île Maurice. La population des étudiants étrangers en médecine serait globalement moins féminisée que celle des étudiants français. En deuxième année, 40 % des étudiants étrangers viennent d'Europe ; ce sont d'abord des Allemands, des Luxembourgeois et des Roumains.
(1) Etudes et résultats, n° 244. Juin 2003. Les étudiants inscrits en médecine en janvier 2002. Disponible sur Internet : www.sante.gouv.fr/htm/publication.
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