L' ETUDE PRINCE (PRavastatin INflammation/CRP Evaluation), large essai randomisé prospectif en double aveugle, a démontré que la pravastatine, hypocholestérolémiant de la famille des statines, abaissait non seulement le taux de cholestérol mais aussi les taux de hs-CRP (ultrasensible) chez les sujets présentant une maladie cardiaque et chez les patients à risque c'est-à-dire en prévention primaire.
Auparavant, seules des études rétrospectives suggéraient que les statines abaissaient le taux de CRP, indépendamment des effets observés sur les taux de LDL-cholestérol. Cet atout pourrait avoir des conséquences utiles, notamment sur la prévention primaire puisque le profil lipidique mais aussi des taux élevés de CRP, marqueur de l'inflammation, sont des facteurs prédictifs d'événements cardio-vasculaires.
PRINCE a randomisé 2 400 patients : 1 339 hommes et femmes sans signes cliniques de maladie cardiaque (cohorte de prévention primaire) recevaient soit 40 mg/j de pravastatine, soit un placebo durant 24 semaines ; le reste des patients (n = 898) aux antécédents d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux ou de revascularisation coronaire, étaient traités, en ouvert (cohorte de prévention secondaire), par 40 mg de pravastatine par jour. Tous les patients ont été suivis pendant 2 ans.
PRINCE a démontré que les patients qui n'avaient pas d'antécédent de maladie cardiaque (cohorte de prévention primaire) et qui ont reçu de la pravastatine, présentaient, par rapport au groupe placebo, une réduction significative de leurs taux médians de hs-CRP de plus de 13 % ; des résultats similaires ont été retrouvés en prévention secondaire.
Dans cette étude, les investigateurs ont utilisé un nouveau test de CRP hautement sensible pour mesurer les taux de CRP. Il a été récemment démontré que la hs-protéine-C-Réactive, marqueur de l'inflammation artérielle, permet de mieux apprécier, en complément du dépistage du cholestérol, le niveau de risque de la maladie cardiaque. Le Dr Paul Ridker de l'hôpital BWH (Brigham and Women's Hospital) et Harvard Medical school, principal investigateur de PRINCE a estimé que ces résultats mettent à la disposition des médecins une information qui peut être très utile pour l'évaluation des patients qu'ils voient quotidiennement dans leur cabinet. Les investigateurs ont souligné que les variations des taux de hs-CRP étaient liées de façon minime (- de 2 %) aux modifications des taux de LDL-Cholestérol. Ces derniers seraient de fait des déterminants très modestes de la variation de la hs-CRP.
L'effet de la pravastatine sur la CRP est précoce et est observé dès la fin des 12 premières semaines de PRINCE. Pas de différence significative n'a été mise en évidence entre les groupes de prévention primaire et secondaire en termes de réponse vis-à-vis de la hs-CRP.
L'étude ne dit pas si le fait de réduire la hs-CRP diminue le risque d'événement cardiaque. « Ce qui est certain, a souligné le Dr Ridler, est qu'une réduction du cholestérol est une mesure efficace de prévention qui demeure sous utilisée aux Etats-Unis comme en Europe. »
D'après la communication du Dr Paul M. Ridller, Centre de prévention des maladies cardio-vasculaires, Brigham and Women's Hospital, Boston (Massachusetts, Etats-Unis) et BMS, Plainsboro, NJ.
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