De notre correspondante
Le but d'ONTARGET est de démontrer l'effet préventif et protecteur des sartans sur une large population de patients à haut risque, avec des profils cardio-vasculaires très variés. Sa méthodologie multicentrique internationale, randomisée en double insu, prévoit l'inclusion de 28 500 patients d'âge supérieur ou égal à 55 ans, présentant soit une pathologie cardio-vasculaire (coronaropathie, antécédent d'AVC ou d'artériopathie des membres inférieurs), soit un diabète de type 2 associé à une atteinte d'organe cible (HVG, néphropathie, troubles cognitifs dégénératifs, etc).
Un critère combiné
Le critère primaire de l'étude est un critère combiné comprenant l'IDM, l'AVC, la mortalité d'origine vasculaire et l'hospitalisation pour insuffisance cardiaque.
Les patients, recrutés dans 700 centres répartis dans 40 pays sur les cinq continents, sont randomisés en trois groupes recevant respectivement 10 mg de ramipril, 80 mg de telmisartan, l'association des deux.
En France, l'essai coordonné par le Pr Jean-Michel Mallion du CHU de Grenoble, rassemble 1 000 patients pris en charge par 320 médecins généralistes.
L'association d'un IEC (le ramipril) et d'un ARAII (le telmisartan) vise à un blocage combiné plus complet de l'angiotensine II, sans perdre les bénéfices de la synthèse de la bradykinine. Avec les IEC, la production d'angiotensine II semble être incomplètement bloquée par l'existence de voies alternes de production de l'angiotensine (chymases).
Les effets attendus de cette association sont de trois ordres : prévenir les conséquences néfastes de l'échappement d'angiotensine II lié au traitement par le ramipril ; éviter tout excès d'action de l'angiotensine II sur les récepteurs AT1 ; conserver les bénéfices potentiels de protection tissulaire associés à l'augmentation des taux de bradykinine.
La classe des sartans, arrivée depuis peu sur le marché, offre au plan pharmacologique une inhibition spécifique de l'action de l'angiotensine II, même si elle n'interfère pas avec la formation de bradykinine. L'efficacité des sartans sur l'hypertension et leur meilleur profil de tolérance comparativement aux IEC ont été clairement démontrés. Leur plus grand avantage par rapport aux autres classes d'antihypertenseurs se situe dans leur capacité à protéger les organes cibles dans des tableaux cliniques, tels que la néphropathie diabétique ou l'hypertrophie ventriculaire gauche, ce qui leur permet de réduire de façon plus importante la morbi-mortalité cardiovasculaire.
Les propriétés du telmisartan
En conclusion, les propriétés pharmacologiques, pharmacocinétiques et cliniques du telmisartan disponibles à ce jour en font le traitement protecteur et préventif de choix de la maladie cardio-vasculaire.
C'est l'avenir très prometteur de cette molécule, issue de sa recherche, qui a motivé les Laboratoires Boehringer-Ingelheim de mettre en uvre le lourd investissement requis pour cet essai, le plus grand jamais réalisé avec un sartan. Les premiers résultats prévus en 2007 sont attendus pour confirmer le rôle clé des sartans dans la maladie vasculaire.
Monaco. Conférence de presse organisée par les Laboratoires Boehringer-Ingelheim dans le cadre du 3rd International Forum on Angiotensin II Receptor Antagonism.
Le concept de profil de risque cardio-vasculaire
Pourquoi prescrire un antihypertenseur à tous les patients à risque cardio-vasculaire et pas seulement aux hypertendus ?
Les nouvelles recommandations des experts indiquent que la prise en charge des patients hypertendus ou hypercholestérolémiques ne doit pas dépendre uniquement du niveau de pression artérielle ou du taux de cholestérol, mais de l'évaluation du profil de risque cardio-vasculaire. Ce concept doit modifier les habitudes thérapeutiques si l'on considère que c'est la sommation des facteurs de risque qui va prendre le pas sur chaque facteur individuel. Une telle évaluation du risque permet l'estimation du bénéfice escompté par la modification de l'un ou de plusieurs de ces facteurs. Ce sont les populations à haut risque qui tireront le plus grand bénéfice de cette prise en charge.
Aujourd'hui, traiter l'hypertension consiste à traiter le risque. L'essai ONTARGET a été conçu pour approfondir cette approche.
Une demi-vie longue
Le telmisartan possède une grande affinité et une grande sélectivité vis-à-vis du récepteur AT1.
Sa demi-vie longue (> 20 heures) lui permet d'être efficace en monoprise tout au long du nycthémère.
Cette efficacité s'était pleinement exprimée dans l'étude FACTS, comparant le telmisartan à un autre sartan.
Cet avantage du telmisartan persiste lors de l'association avec un diurétique.
L'effet hypertenseur sur vingt-quatre heures associé à un bon profil de tolérance a été confirmé par l'ensemble du dossier.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature