COMMENT L'ACCOMPAGNEMENT spirituel peut-il, selon les différentes traditions, devenir un chemin vers la guérison ? De nombreux malades placent leur espoir de guérir dans des pratiques telles que les sacrements, les prières, les rituels, les pratiques de méditation ou le pèlerinage dans des lieux saints et des travaux scientifiques ont déjà tenté de mesurer l'impact de la prière sur les résultats médicaux. Ce thème sera l'un de ceux qui seront abordés lors de la Journée de l'accompagnement spirituel, le 5 février, à Paris, au centre Kalachakra*.
Animée notamment par le Pr Claude Rougeron, directeur de l'école du Collège national des généralistes enseignants, le Dr Dominique Beaufils, chirurgien des hôpitaux et diacre de l'Église orthodoxe, et le Dr Gérard Vicens, médecin urgentiste et pratiquant bouddhiste, cette journée interreligieuse tentera d'illustrer la notion de « soin spirituel ».
Même si l'accompagnement qui s'est développé avec l'ampleur prise par le mouvement des soins palliatifs n'est pas systématiquement qualifié de « spirituel » dans le milieu hospitalier, il introduit dans la démarche de soins globale, associant ressources thérapeutiques, soins techniques et soutien psychologique, une aide morale et une réponse à la demande spirituelle des patients. « Qu'on l'appelle compassion, humanisme, sollicitude, ce regard d'un homme sur un autre homme est, à mon sens, l'essentiel de l'art médical. Ni la technique, ni l'accélération du temps, ni l'exigence de rentabilité ne doivent nous le faire oublier », rappelle le Pr Rougeron. Le soin spirituel n'est d'ailleurs pas réservé aux seuls médecins. Il est accessible à tous ceux qui entourent le malade : « Il s'agit d'une qualité de présence qui englobe énormément d'émotion, de tendresse, de gestes, de regards. C'est une sorte d'ambiance puissante, palpable, une sorte d'arrachement au quotidien. » Le geste de soin est, en ce sens, plus qu'un simple geste technique. Il existe une parenté du soin et de l'attention spirituelle au patient, à sa famille et à ceux qui l'entourent. Tout est important, la manière dont l'infirmière pénètre dans une chambre la seringue à la main, dont le médecin, le stéthoscope autour du cou, manifeste quelque chose du regard qu'il porte sur celui qu'il soigne. « Tout se passe comme s'il nous était demandé "d'être artiste" dans nos gestes », note le Pr Rougeron.
Tout au long de la journée se succéderont des interventions théoriques et des moments de partage des pratiques propres à chaque tradition représentée.
Prière et méditation.
La matinée, consacrée au thème « Accompagnement spirituel et guérison », commencera donc par des exposés de vingt minutes chacun, suivis d'un temps de questions-réponses. En dehors des médecins cités, y interviendront Younès Aberkane, professeur de mathématique et membre de la Tariqa soufie Alawiyya, pour le monde musulman, et Sofia Stril-Rever, traductrice de textes sanskrits. Avant le déjeuner, les participants sont conviés à un partage d'une prière ou d'une méditation de guérison.
L'après-midi, réservé à la fin de vie et à la contribution des différentes traditions dans l'accompagnement des malades, se poursuivra par un nouveau partage d'une prière et d'une méditation de préparation à la mort.
* Inscription et réservation au centre Kalachakra, 5, passage Delessert, 75010 Paris ; tél. 01.40.05.02.22.
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