CHARLOTTE, une jeune Ukrainienne, est arrivée en France en 2004 pour continuer sa carrière de danseuse classique. Son mari, originaire de Géorgie, l’a suivie. Ils découvrent leur séropositivité au décours d’un test de dépistage effectué en France. Pendant six ans, le couple, qui travaille et a un appartement, parvient à obtenir et à renouveler son titre de séjour. La situation change en 2010. À la suite du transfert de son dossier médical dans une autre ville, une décision différente est prise par la préfecture : le traitement existe en Ukraine, le titre de séjour n’est pas accordé.
La double menace.
Mais, raconte l’association, qui a rencontré la jeune femme par le biais du programme « Grandes sœurs », qui s’occupe de l’accompagnement des parents et futurs parents séropositifs, « aujourd’hui, Charlotte est enceinte, et doit accoucher au mois d’octobre. L’heureuse nouvelle est arrivée alors que le couple tente de faire un bébé depuis 8 ans ! C’est grâce à l’assistance médicale à la procréation (AMP), ouverte aux couples concernés par une infection virale depuis dix ans. » L’association souligne que si le traitement antirétroviral existe bien en Ukraine, seulement 10 % des séropositifs qui en ont besoin peuvent y accéder. « Grâce à l’AMP, on a fait croire à Charlotte qu’elle pourrait avoir une vie normale. Cette décision l’a fait brutalement basculer d’une situation relativement stable à une situation à risque », explique Reda Sadki, du Comité des familles. Or, souligne-t-il, « de 20 à 30 enfants naissent encore chaque année avec le virus sur les 1 500 accouchements annuels de femmes infectées, la plupart en raison d’une situation de précarité ».
« Charlotte attendait des jumeaux, elle vient de perdre l’un d’entre eux, dit encore la lettre à Carla Bruni. Le désespoir qui s’est emparé de cette jeune femme retentit sur la poursuite de la grossesse », poursuit l’association. À la menace d’expulsion s’ajoute celle d’une séparation. Si le mari est expulsé, il devra, lui, retourner en Géorgie.
Selon le Comité des familles, avant même le vote de la loi sur l’immigration, qui a durci les conditions d’accès au titre de séjour pour les étrangers malades, « certaines préfectures refusaient déjà le titre de séjour étrangers malades au mépris de la loi mais le tribunal administratif le leur accordait en cas de recours ». Là, un premier recours vient de se solder par un échec.
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