> Vos malades ont lu
ELLE
1er novembre
« LA FATIGUE est un phénomène naturel. Et quand tout va bien, elle forme avec le repos un couple exquis. » « Elle » propose à ses lectrices d'adopter comme devise cette affirmation du psychosomaticien Claude Smadja. Même quand ses signes sont réels, qu'elle scie les jambes et mine le moral, la fatigue n'est pas uniquement due à une overdose d'activités. Elle est aussi décrite comme la rançon de l'évolution de la société qui offre à l'individu une plus grande liberté mais postule que chacun est responsable de ce qui lui arrive et doit veiller à rester toujours plus performant. Alors que faire ? Identifier les facteurs générateurs de fatigue. Au travail, plus que l'abondance des tâches, « c'est le manque de reconnaissance ou le sentiment d'impuissance » qui entraînent l'état d'usure et d'épuisement. Le mois de novembre est souvent celui où s'observe un pic de fatigue : « La liste des bonnes résolutions de la rentrée s'éloigne, laissant un sentiment d'échec, de dépréciation de soi. » L'effondrement brutal de la sécrétion hormonale en fin de cycle peut aussi être responsable d'une lassitude particulière, de même que la baisse des estrogènes lors de la ménopause. Dans tous les cas, bien dormir et bien manger sont essentiels. Attention aux hyperphagies dues au manque de lumière et au blues de l'automne. Elles augmentent le travail de digestion et fatiguent encore plus l'organisme. Parmi les activités les plus énergisantes, l'exercice physique régulier reste un classique : « Trois entraînements hebdomadaires de 30 à 60 minutes, d'une intensité moyenne, boostent le système immunitaire et permettent de juguler la fatigue. »
LA RECHERCHE
Novembre
Les jeux de l'amour et de la nécessité
LES SCIENCES dures s'attaquent à un domaine naguère réservé aux poètes, aux philosophes, voire aux psychologues. « La Recherche » décrit l'histoire de cette conquête. Tout aurait commencé dans les années cinquante. L'Américain Lowell Getz fait du campagnol des plaines son objet d'étude favori pendant quarante ans et observe que « la femelle impubère se choisit un mari après force reniflements. Ce choix la met en chaleur. Ils copulent plus de cinquante fois pendant trente à quarante-huit heures. Après quoi ils restent ensemble, le plus souvent jusqu'à la mort. Le mâle partage alors le soin des enfants. » Comment expliquer cette fidélité et cet amour filial, d'autant plus étonnants que certains cousins américains de l'animal, le campagnol des prés et le campagnol de montagne, n'ont nulle tendance à la monogamie ? Tentant de résoudre cette énigme, les neurobiologistes identifient les deux neurohormones de l'attachement : la vasopressine chez le mâle et l'ocytocine chez la femelle. La répartition de leurs récepteurs dans certaines aires cérébrales détermine le comportement des campagnols. Le lien, plus diffus, est retrouvé chez l'homme et expliquerait non seulement l'amour passion, l'amour maternel que l'attachement amical ou tous les liens sociaux. Mieux, les peptides de l'attachement interagissent avec les endorphines. Le fameux « Tu me manques » des amoureux ne serait qu'un reflet du syndrome de manque. L'étau de la science se resserre sur l'amour mais, rassure le mensuel, le temps est encore loin où la question qui taraude tous les lecteurs aura été éclaircie : « Pourquoi elle ou pourquoi lui » ?
LE NOUVEL OBSERVATEUR
Du 4 au 10 novembre
Remèdes bidon
« LE FLEAU de la contrefaçon pharmaceutique se développe à l'échelle de la planète entière et affecte dorénavant certains pays développés », affirme « le Nouvel Observateur ». Si les remèdes bidon sont aussi vieux que les maladies elles-mêmes, le phénomène des faux médicaments aux noms désignant des molécules efficaces et dûment brevetées ne remonte qu'à une dizaine d'années. Les victimes, déjà nombreuses, se comptaient surtout dans les pays en développement : au Niger en 1995 où une épidémie de méningite a fait au moins 2 500 morts, à cause de l'utilisation de vaccins, pourtant estampillés Mérieux et SmithKline Beecham mais ne contenant que de l'eau ; en Haïti en 1995, puis en Inde en 1998, où un pseudo-sirop contre la toux à base de diéthylèneglycol (un antigel très toxique) tue 119 personnes. L'utilisation de faux antipaludéens serait responsable de 200 000 des décès annuels dus au paludisme (1 million par an). La nouveauté est qu'aujourd'hui 40 % de la contrefaçon concernent les pays industrialisés, soit 10 % de tous les médicaments vendus et un chiffre d'affaires annuel de 32 milliards de dollars. Certains faux sont des génériques illégaux mais d'autres sont des copies sous-dosées ou ne contenant aucun principe actif. Sont touchés les antibiotiques, les vaccins, les antirétroviraux, les benzodiazépines, l'insuline, les anticontraceptifs mais aussi d'autres moins vitaux mais très convoités comme le Viagra. Mondialisation, délocalisation, libéralisation des échanges, élargissement de l'Union européenne et développement d'Internet ont favorisé l'extension du phénomène.Les sous-traitants d'Inde, de Chine ou du Nigeria sont désormais tentés de fabriquer à très bas prix des médicaments et de les écouler sur le marché.
Novembre
Le psychisme qui guérit
LE MENSUEL « Science et vie » explore, dans son dernier numéro, les pouvoirs de l'esprit sur le corps. « Oui, l'esprit a la capacité de transformer le corps et exerce un véritable pouvoir sur le métabolisme », énonce-t-il en préambule. L'affirmation repose sur les résultats d'expériences « rigoureuses » dont sept sont présentées aux lecteurs. La première, l'hypnose médicale, utilisée depuis dix ans en Belgique chez 4 300 personnes, a permis d'éviter une anesthésie lourde avec des doses cinq fois moindres que pour une anesthésie classique, des douleurs de réveil réduites de 20 %, des durées d'intervention et d'hospitalisation raccourcies. La seconde est encore plus étonnante : des patients à qui l'on a demandé d'imaginer une contraction de leur biceps ont réellement gagné en puissance musculaire. Les autres, aux résultats tout aussi probants, militent en faveur de la rupture de l'ancienne frontière esprit-corps : baisse de l'hypertension artérielle chez un groupe d'adolescents souffrant d'obésité et de HTA ; prolifération des lymphocytes T chez des femmes opérées du cancer du sein qui ont reçu un soutien psychologique ; amélioration de la qualité de vie de sujets parkinsoniens grâce à un simulacre d'intervention chirurgicale ; diminution des crises chez des patients souffrant d'asthme modéré après des séances de biofeedback (contrôle du rythme cardiaque) ; réduction des douleurs chez de grands brûlés grâce à un masque de simulation qui les immerge dans un univers en 3D peuplé d'icebergs, d'igloos.
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