La permanence des soins à la maison médicale de garde (MMG) d’Étampes dans l’Essonne ne fait pas recette. Sur les 52 généralistes qui exercent sur son secteur, seuls 35 ou 36 y effectuaient des gardes, et depuis un an, la situation a encore empiré. Selon le Dr Bertrand d’Humières, responsable de la MMG, à peine 12 ou 13 d’entre eux participaient au tour de garde ces derniers temps. « La situation devenait ingérable, raconte le généraliste, car en janvier dernier, nous avons remis à l’ARS un tableau de garde vide à partir d’avril ».
De concert avec l’ARS, une réunion de conciliation avec les médecins du secteur a été organisée le 21 mars dernier. 45 d’entre eux sont venus. « Elle a été très houleuse », se rappelle Bertrand d’Humières. Il précise que presque tous les médecins se sont déclarés débordés par leur activité, et ont manifesté leur lassitude de « faire de la bobologie pendant leurs gardes pour des patients qui auraient fort bien pu attendre le lendemain et consulter leur médecin traitant ».
Devant cette impasse, l’ARS n’a eu d’autre choix que de parer au plus pressé en réquisitionnant un médecin du secteur pour chaque dimanche et fête, jusqu’à la fin du mois de juin. À cette date, une autre réunion avec les médecins sera organisée par l’agence pour tenter de trouver une solution. Une situation qui ne fait pas sourire Patrice Maître, médecin généraliste et maire adjoint d’Étampes. Le praticien estime que la permanence des soins est un problème de fond, et que « ce n’est pas en réquisitionnant qu’on va attirer les jeunes médecins ».
L’ARS francilienne semble consciente de ce problème et envisage, selon le Dr d’Humières, de lancer une expérimentation sur ce secteur. Prévue pour démarrer à l’automne, elle pourrait, selon lui, proposer l’installation du point de garde dans l’enceinte du centre hospitalier d’Étampes avec des médecins issus à la fois du monde libéral et hospitalier. « C’est peut-être une façon de résoudre une partie du problème, commente le Dr d’Humières, car un certain nombre d’hospitaliers pourraient y voir un moyen de compléter leurs revenus ». Une partie seulement car, pour le généraliste, le vrai problème est ailleurs. Il estime urgent de lancer une grande campagne d’information en direction des patients pour leur rappeler, à l’instar des antibiotiques, que déranger un médecin le soir ou la nuit, « c’est pas automatique ».
À l’ARS d’Ile-de-France, on reste très prudent et on ne confirme ni n’infirme ce projet d’expérimentation. « Nous travaillons à d’autres pistes d’organisation de la PDS à Étampes, en tenant compte du contexte local », se borne-t-on à préciser.
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