UNE ANALYSE des images médicales peut être l’occasion de découvrir de manière fortuite une tumeur (incidentalome) ou une infection sans relation avec les symptômes ayant motivé l’examen dans près de 40 % des cas. Mais pour la plupart des cas, le bénéfice clinique n’est pas évident.
Les images de découverte fortuite à l’imagerie sont plus fréquentes avec certains types d’examens. Ces images peuvent constituer une opportunité de diagnostiquer précocement une affection menaçant le pronostic vital et encore asymptomatique. Des rapports mentionnent l’identification non prévue d’anévrisme ou de néoplasie. Mais cela peut aussi entraîner des examens coûteux, invasifs et inutiles pour une affection bénigne. Pour Nicholas Orme (Mayo Clinic, Rochester, États-Unis), au terme de leur étude, « la majorité des découvertes fortuites semble être de signification non claire ».
Ces auteurs rapportent une étude où ils ont examiné les dossiers de 1 426 participants qui avaient eu un examen par imagerie pour une étude menée en 2004. On note la découverte d’une image incidente chez 567 d’entre eux (39,8 %). Le risque de découverte fortuite augmente avec l’âge. Les découvertes fortuites sont plus fréquentes avec l’imagerie par scanner de l’abdomen et de la région pelvienne que dans d’autres types d’imagerie. On trouve ensuite en fréquence décroissante le scanner du thorax et l’IRM de la tête.
Une investigation clinique a été entreprise chez 35 de ces individus. Dans la plupart des cas, - 26/257, soit 4,6 % -, le rapport bénéfice médical/poids de la recherche n’est pas clair. Toutefois, cette action a produit un bénéfice médical clair chez 6 des 567 patients (1,1 %) et nettement une charge médicale chez 3 patients (0,5 %).
Cette étude devrait aider les chercheurs à identifier les études par imagerie à haut risque de produire des découvertes incidentes. Et à mettre au point une manière de les gérer.
« L’évaluation de routine des images par les radiologues peut aboutir à l’identification de découvertes inattendues dans un nombre non négligeable de cas, avec un résultat médicalement profitable pour seulement un petit nombre de patients », concluent-ils.
Archives of Internal Medicine, 27 septembre 2010.
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