La position assise prolongée devant un ordinateur constitue-t-elle un nouveau facteur de risque de thrombose veineuse ? C'est en tout cas ce que suggère un cas rapporté par des Néo-Zélandais (1), qui proposent le terme « e-thrombose », « e » signifiant électronique comme dans « e-mail ».
L'histoire est celle d'un homme de 32 ans qui est hospitalisé pour une syncope avec traumatisme crânio-facial. On apprend que, six semaines plus tôt, pendant dix jours, il a eu un mollet gonflé et douloureux. Et que, pendant le mois qui a précédé la syncope, il a présenté une dyspnée pour des efforts de plus en plus minines.
Il n'a pas de fièvre, son pouls est à 120/min, sa TA à 130/95, son rythme respiratoire à 20/min. L'auscultation thoracique est normale. En revanche, l'ECG, les gaz du sang et la radiographie thoracique sont en faveur d'une embolie pulmonaire, ce qui est confirmé par l'angiographie et l'angioscanner hélicoïdal (thrombus proximal bilatéral extensif).
En raison du traumatisme crânien contemporain de la syncope, on décide de ne pas faire de thrombolyse. On a recours à une HBPM relayée par un anti-vitamine K pendant six mois. L'évolution est bonne.
« En l'absence de facteur de risque reconnu de thromboembolie veineuse, l'interrogatoire a identifié une immobilité en position assise pendant de longues périodes devant un ordinateur au travail et à la maison. Ce qui représentait d'être assis devant l'ordinateur pendant douze heures par jour, parfois dix-huit heures. Typiquement, il restait assis sans bouger pendant une à deux heures, parfois six heures, sans se mettre debout. »
Les auteurs estiment que, à leur connaissance, c'est le premier cas rapporté d'une association entre la position assise prolongée immobile devant un ordinateur et un accident thromboembolique veineux. Ils proposent le terme « e-thrombose » pour décrire ce variant du XXIe siècle de la thrombose associée à la position assise devant un ordinateur. Ils recommandent à ceux qui passent du temps assis devant un ordinateur de se lever souvent et de faire régulièrement des mouvements des pieds et des jambes.
(1) R. Beasly et coll. « European Respiratory Journal », 2003 21 : 1-3.
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