Qu’est-ce qui pourrait arriver de tragique en cette rentrée déjà bien agitée ? Attentat au gaz sarin dans le métro parisien ? Bug monstre sur le conditionnement d’un médicament ? Épidémie foudroyante inconnue jusqu’alors ? Irradiations massives suite à un accident nucléaire ? Ce n’est pas tomber dans la plus ridicule des superstitions que de se poser la question un vendredi 13, le seul en 2013 ! Mais plutôt saisir l’occasion d’implorer le ciel pour conjurer toute catastrophe sanitaire, au moment où le DGS, Jean-Yves Grall, quitte son poste ; et alors que les pouvoirs publics semblent avoir la tête bien loin du monde de la santé, quelque part sur le chemin de Damas ou sur les cimes des courbes du chômage…
Votre ministre, Marisol Touraine, a semblé elle-même surchargée ces derniers temps par des dossiers qui ne vous concernent qu’à la marge. Pour présenter les choses un peu crûment, disons qu’on lui a en partie pourri son été en lui confiant les sales boulots. Saluons son travail de déminage sur le dossier des retraites, même si, de l’avis des experts, cette réforme-là en appellera d’autres… Reste que la santé, dans ce contexte, a semblé passer au second plan de son agenda, hormis un déplacement interministériel à Marseille pour cause d’agressions répétées dans les hôpitaux de la Cité phocéenne. Et la publication au JO du décret sur les praticiens territoriaux, qui a le mérite d’exister, mais ne concernera jamais que 200 généralistes…
Il serait évidemment bien triste d’en rester là, tant les attentes des blouses blanches sont fortes et la situation du secteur compliquée… Les médecins, généralistes en particulier, sont notamment en droit de se demander ce qui va advenir de la « Stratégie nationale de santé » lancée en fanfare au début de l’année, mais dont les contours semblent de plus en plus virtuels. Le sort du rapport Cordier attendu pour mai et toujours pas officiellement présenté continue de ce point de vue d’intriguer. Il y a des pistes à en attendre du point de vue de la revalorisation de la profession. Il suffirait que l’avenue de Ségur donne le « la ». La ministre le souhaite-t-elle ? Et en a-t-elle le temps ? Cet été, l’épisode de la vraie-fausse arrivée de Claude Evin pour piloter les ARS a eu au moins le mérite de souligner que ce vaste empire du social que Marisol Touraine gère après Bertrand, Aubry, Veil et bien d’autres nécessite sans doute un ministre délégué à la Santé, au moins pour assurer la continuité des dossiers.
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