« Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau » : ESTHER va créer le lien entre ici et là-bas. Entre les pays riches et les pays en développement.
Lancé par le ministre français délégué à la Santé, Bernard Kouchner, ce jumelage hospitalier a séduit trois autres membres de l'Union européenne : l'Espagne, l'Italie et le Luxembourg. Le Portugal s'est déclaré prêt à rejoindre le réseau, sous réserve de la souscription de son nouveau gouvernement. « Il faut toujours des pionniers », a confié à l'AFP Bernard Kouchner. Et même si certains pays européens se montrent encore réticents, comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays nordiques, d'autres ont manifesté leur soutien au projet : la Belgique, la Suisse, la Norvège. Au-delà des frontières européennes, les Etats-Unis se sont dits sensibles à une telle démarche coopérative.
Quarante hôpitaux français sont prêts à s'engager dans ce partenariat. La France a d'ailleurs déjà débloqué une enveloppe de 9 millions d'euros pour cette année, le Luxembourg, 11,15 millions d'euros sur trois ans. Ils seront dédiés à deux projets au Rwanda (Kigali et Rwamagana).
Le Sénégal premier partenaire
Aussitôt annoncée, ESTHER démarre sur les chapeaux de roues. Bernard Kouchner rencontre aujourd'hui au Sénégal son homologue, Awa Coll-Seck, pour signer l'accord de partenariat. Le Sénégal va bénéficier d'un financement particulièrement important de la France. 650 000 euros sont prévus pour 2002 mais plus d'un million d'euros seront consacrés au projet sénégalais sur les trois années à venir.
Les actions vont démarrer dès la deuxième quinzaine de mai, avec la mise en place d'une première session de formation concernant, dans un premier temps, une centaine de professionnels de la santé. A terme, 196 médecins, pharmaciens, pédiatres, biologistes et paramédicaux en profiteront.
Huit hôpitaux français (Bichat - Claude-Bernard, Saint-Antoine, Trousseau, Lariboisière à Paris, les Hospices civils de Lyon, le CHU de Lille et l'hôpital de Tourcoing) seront jumelés avec huit structures sanitaires du Sénégal (hôpitaux Fann, Abass N'Dao, Principal, le Dantec, hôpital d'enfants Albert-Royer, centres de santé Pikine et Roi-Baudoin à Dakar et l'hôpital régional Diouf de Saint-Louis).
Le programme sénégalais vise tout d'abord le traitement par antirétroviraux de 450 patients africains.
On mise sur l'engagement des autorités sénégalaises pour reprendre le flambeau en 2003 grâce au Fonds global de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. ESTHER devra également permettre une bonne prise en charge pédiatrique au Sénégal et assurer la prévention quant à la transmission de la maladie mère à enfant.
Des programmes seront lancés cette année au Burkina Faso puis au Cambodge, au Mali et au Maroc.
Bernard Kouchner avoue compter sur le Fonds mondial contre le SIDA pour donner un coup de pouce aux projets émis par ESTHER. Le conseil d'administration du fonds se réunit fin avril à New York. Peut-être aura-t-il entendu l'appel du ministre.
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