Ventes
S'il fallait trouver un thème à la collection photographique de Paul Benarroche, ce serait le Sud. Cet amateur passionné qui a commencé dans les années 1980 sa chasse aux trésors, vit en effet à Aix-en-Provence.
Tout en balayant toute l'histoire et toutes les techniques de la boîte noire, du daguerréotype originel aux expériences surréalistes des années 1930, sa collection est assez atypique. On y découvre des images et des noms dont on n'a pas l'habitude, comme les destructions du Vieux Marseille, fixées par Adolphe Terris en 1862 (Haussmann faisait des émules), où, du même artiste, les cyanotypes, sur papier bleu, « le bleu de la Méditerranée », qui nimbent de poésie les fontaines et les statues du palais de Longchamp. Dominique Roman s'intéresse quant à lui aux monuments d'Arles.
Parmi les curiosités, la maquette en plâtre du Lion de Bartholdi, par Pierre Petit, vers 1875 (2 500/3 000 euros), deux photos faites par Emile Zola de sa compagne Jeanne Rozerot et de son fils Jacques (8 000/12 000 euros) et dans un registre plus classique, le tableau très composé d'une petite famille parisienne sur un beau daguerréotype estimé 70 000/90 000 euros.
Vendredi 10 octobre, 15 h, espace Tajan, 37, rue des Mathurins, 75008 Paris.
Connaissez-vous Cyzique ? Cette ville de l'antique Phrygie était située, au temps du roi Crésus, au bord de la mer de Marmara. Et c'est justement de pièces d'or qu'il s'agit, ou plutôt d'électrum, alliage naturel d'or et d'argent dont sont faites beaucoup de monnaies antiques. Si les monnaies grecques sont les plus belles et les plus anciennes du monde, celles des royaumes d'Asie Mineure dégagent un parfum d'exotisme imputable à leur rareté, qui remonte aux origines mêmes de la monnaie.
Au Ve siècle, Cyzique est une colonie athénienne et les hoplites qui recevaient pour solde un statère par mois seraient surpris d'apprendre que la pièce en question vaut actuellement 36 000/38 000 euros. C'est du moins l'estimation d'un exemplaire particulièrement beau de près de 16 g, représentant un Héraklès stylisé armé d'un arc et d'une massue et flanqué d'un thon, emblème de la ville de Cyzique, le revers porte de simples carrés en creux, comme la plupart des pièces de la région. Un autre statère de Cyzique orné d'une tête de Dionysos est évalué 29 000/30 000 euros et d'autres pièces moins précieuses et en moins bon état devraient s'adjuger entre 1 500 à 4 000 euros.
Dans un registre plus classique, la vente débute par un statère d'or gaulois évalué 10 000/11 000 euros, et les amateurs de vraies monnaies artistiques et bien frappées apprécieront une Aréthuse d'argent de la fin du Ve siècle à 23 000/24 000 euros, un tétradrachme en argent début IVe à l'effigie d'Apollon (20 000/25 000 euros) et un statère rhodien en or du milieu du IVe siècle crédité de 26 000/27 000 euros.
Mardi 7 octobre, 13 h 30, salle 1, SVV Renaud-Giquello, expert MM Vinchon.
Autrefois, il y a 200 ou 300 ans, débarquaient sur les quais du Port de la Lune toutes les merveilles « des Indes » en tous genres : laques du Japon, porcelaines de Chine, soieries et épices d'Orient, et surtout ces bois précieux des îles d'Amérique aux couleurs chatoyantes dont les ébénistes parisiens faisaient de si jolis meubles.
Cette tradition historique explique l'énoncé un peu sibyllin du thème que s'est donné ce nouveau salon d'automne, « Essences et matières ». On y verra tout simplement des meubles d'acajou, des bois dorés, des porcelaines de la Compagnie des Indes et autres matériaux précieux dont sont faites les uvres qui constituent les stocks des antiquaires et que les cent dix exposants auront donc à cur de faire valoir.
Salon des Antiquaires, du samedi 4 au dimanche 12 octobre, de 10 h à 19 h (nocturne gratuite mercredi 8, de 19 h à 23 h), quai des Chartrons, hangar 14. Entrée : 6 euros.
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