Un traitement par thérapie génique de la maladie de Parkinson a été mis au point par des équipes franco-britanniques associant des chercheurs et des neurochirurgiens de MIRCen[1] (CEA/CNRS-URA 2210) de l’Université Paris 12 et de l’hôpital Henri Mondor (AP-HP), ainsi que des chercheurs d’Oxford BioMedica, société de biotechnologie britannique spécialisée dans le développement de thérapies géniques. Ces résultats sont publiés dans la revue Science Translational Medicine du 14 octobre accessible en ligne. Développés à MIRCen, centre de recherche CEA-Inserm dédié à la recherche translationnelle, les bons résultats des essais expérimentaux menés sur des modèles primates de la maladie de Parkinson ont conduit les chercheurs à lancer rapidement un essai clinique de phase I/II à l’hôpital Henri Mondor chez des patients atteints de cette pathologie.
Eviter les complications de la dopathérapie
Depuis quelques années, les experts de la maladie de Parkinson supposent que la prise intermittente de médicaments dopaminergiques dans la journée altère le fonctionnement du cerveau en stimulant de manière trop irrégulière les neurones ; ce qui serait à l’origine des complications du traitement dopaminergique.
Les enjeux actuels du traitement de la maladie de Parkinson consistent à développer une technologie qui permettrait d’induire une stimulation dopaminergique continue et locale afin d’induire des effets moteurs bénéfiques tout en évitant les complications neuropsychologiques de la dopathérapie.
Dans cet essai de thérapie génique, les chercheurs ont d’abord étudié l’innocuité et l’efficacité d’un vecteur viral (développé à partir de l’equine infectious anemia virus, EIAV) codant pour les trois gènes essentiels à la biosynthèse de la dopamine (AADC, TH, et CH1). Ils ont établi la preuve du principe du transfert de ces gènes dans le striatum, la zone cérébrale qui ne sécrète plus assez de dopamine dans la maladie de Parkinson. Ils ont également observé la synthèse de dopamine in vivo de façon locale et continue.
Ils ont ensuite démontré, sur le long terme (44 mois de suivi) l’efficacité thérapeutique de ce vecteur viral sur le même modèle primate de maladie de Parkinson, et ceci sans les complications habituellement associées à la prise orale du traitement dopaminergique (fluctuations motrices et dyskinésies). Les premiers patients traités à ce jour montrent des résultats encourageants d’amélioration de la motricité et de la qualité de vie jusqu’à un an après l’injection du gène médicament. De plus, le traitement s’avère bien toléré, sans effets indésirables sévères.
Les résultats intermédiaires de l’essai seront présentés par le Pr Stéphane Palfi (Professeur de neurochirurgie au CHU Henri Mondor, chercheur à MIRCen), qui est à l’origine de la mise au point de ce protocole de thérapie génique, au congrès annuel de la Société européenne de thérapie génique et cellulaire à Hanovre, en Allemagne en novembre 2009.
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