« VICKY CRISTINA Barcelona », qui sortira en France à l'automne, est présenté au festival hors compétition. Cela valait sans doute mieux, car l'accueil de la critique, qui s'attendait à rire davantage, au milieu de tous les drames à l'affiche de la sélection officielle, a été plutôt froid. L'Espagne aurait-elle moins bien inspiré Woody Allen que l'Angleterre de « Match Point » et de « Scoop » ?
Vicky et Cristina sont deux jeunes Américaines qui débarquent pour l'été à Barcelone. Une voix off nous apprend que ces grandes amies s'entendent sur tout, sauf sur leur conception de l'amour. Elles vont rencontrer un bel hidalgo et son ex-femme au tempérament explosif. Le film est une bluette juste un peu chaude, on n'est pas pour rien du côté de la Méditerranée.
Une bluette signée Woody Allen ne ressemble cependant pas tout à fait à une quelconque comédie romantique hollywoodienne. S'il n'est pas ici question d'introspection, le cinéaste, qui n'a rien perdu de son esprit – juste un peu d'inspiration – joue avec les clichés de divertissante façon. Les Américains mâles sont des êtres sans culture qui ne pensent qu'à la réussite et à l'argent, les Américaines sont de grandes naïves prêtes à se pâmer devant le premier macho qui passe, et, justement, le voilà. Les Espagnols sont exubérants et passionnés, autre stéréotype.
Javier Bardem et Penelope Cruz se prêtent au jeu et en font des tonnes. Rebecca Hall et Scarlett Johansson sont aussi séduisantes que possible. On ne s'ennuie pas, les oeuvres de Gaudí et la guitare flamenco sont belles, mais le tourisme, fût-il façon Allen, atteint vite ses limites.
Pour l'auteur de « Annie Hall » et de « Manhattan », l'escapade européenne est finie. Il est rentré à New York pour y retrouver, espère-t-on, une inspiration plus personnelle.
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