Les grandes manoeuvres syndicales

Espace Généraliste et la FMF-G n’excluent pas de fusionner

Publié le 26/09/2006

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FORT DU BON RÉSULTAT d’Espace Généraliste lors des élections aux Urml (unions régionales des médecins libéraux) du printemps dernier, le Dr Claude Bronner avance ses pions. Dimanche dernier, lors d’une assemblée générale du mouvement qu’il préside, ses adhérents lui ont donné mandat pour entamer des discussions avec la FMF-G (versant généraliste de la Fédération des médecins de France) présidée par le Dr Jean-Paul Hamon. «Après le succès des opposants à la convention, explique au “Quotidien” le Dr Bronner, il est important de donner le plus d’unité possible à ce mouvement. Nous en avons discuté en assemblée générale, et j’ai reçu mandat d’entamer des négociations avec la FMF.»

Quant au mandat proprement dit, ses contours ne sont pas clairement définis : «Au minimum, il s’agit de constituer un pôle généralistes fort. Au mieux, tout est possible, même si l’objectif n’est pas a priori de fusionner. Mais, après tout, Espace Généraliste n’a pas été créé pour devenir un simple syndicat de plus, si bien que rien n’est exclu.»

A la FMF-G, le Dr Jean-Paul Hamon confirme avoir été contacté dans ce but par Claude Bronner : «Ce rapprochement présenterait bien des avantages, assure-t-il au “Quotidien”. Il éviterait une balkanisation des syndicats représentatifs et, de plus, les programmes d’Espace Généraliste et de FMF-G sont quasi superposables.»

Reste que Jean-Paul Hamon regrette que le projet arrive si tard : «L’idéal serait certes une fusion, mais on aurait dû faire ça avant les élections aux Urml. Nous aurions dû faire liste commune avec Espace Généraliste. Cela dit, si on réussissait cette fusion, le syndicat prendrait un grand poids auprès des généralistes.» Jean-Paul Hamon reconnaît que le Dr Pierre Costes, président de MG-France, «pourrait en prendre ombrage après avoir été un allié irréprochable durant la campagne des Urml». Mais il assure qu’un tel rapprochement, s’il devait se produire, «ne modifierait en rien l’alliance de fait existant avec MG-France».

Le problème de la représentativité.

Le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF, met un bémol à ce bel enthousiasme : «S’il s’agit de se rapprocher pour étudier ensemble les dossiers, pourquoi pas? D’autant qu’on le fait déjà.» Mais il juge «surprenante» cette volonté d’aller plus loin dans le rapprochement au lendemain des élections : «On ne va tout de même pas faire un programme commun, alors que les élections sont juste derrière nous!Avant ces élections, notre porte était grande ouverte.» Plus généralement, le Dr Régi prend soin de mettre sur un pied d’égalité Espace Généraliste et MG-France : «Ils sont tous deux nos interlocuteurs. Je conçois le rapprochement avec tous les opposants, il doit s’agir d’une démarche commune.»

Côté MG-France, enfin, le président Pierre Costes prend la chose avec philosophie : «Je n’ai pas d’avis particulier sur ce projet. Chaque organisation agit comme elle l’entend, et ça ne changera rien à la dynamique que nous avons mise en route.» Le Dr Costes semble penser que ce rapprochement entre Espace Généraliste et la FMF-G pourrait avoir pour dessein de peser plus lourd dans leur demande commune de renégociation de la représentativité de leurs mouvements. «La représentativité est issue de la légitimité donnée par les électeurs, pas des rapprochements d’appareils.»

Pour le Dr Claude Bronner, les discussions entre les deux mouvements ne devraient pas traîner, puisque, selon lui, «soit ça se décide dans les deux mois, soit ça n’aboutit pas du tout, et on passe à autre chose».

> HENRI DE SAINT ROMAN