Erysipèle : prise en charge recommandée

Diagnostic
Il est posé devant l'association d'un placard inflammatoire et d'une fièvre. Un purpura, des bulles ou une nécrose superficielle peuvent également être observés.

Mesures générales
• L'anticoagulation préventive n'est pas systématique, mais discutée en présence de facteurs de risque thromboembolique associés.
• L'utilisation des AINS est suspectée de favoriser la transformation d'érysipèles en fasciites nécrosantes. Un éventuel traitement par AINS ou corticoïdes au long cours ne doit pas être interrompu, mais l'hospitalisation doit être systématique dans ce cas.
• Le paracétamol peut être utilisé si la fièvre persiste.

Diagnostic différentiel
Les diagnostics de dermohypodermite et de fasciite nécrosante sont évoqués en cas de douleur intense, d'œdème dépassant les limites de l'érythème, de bulles hémorragiques, de signes de nécrose profonde (taches cyaniques, hypoesthésie, aspect livédoïde), de crépitation, de signes généraux sévères. Elles doivent être prises en charge en réanimation.

Signes locaux de gravité
Purpura, nécrose superficielle, bulles (± hémorragiques), érysipèle très étendu.

Antibiothérapie antistreptococcique
• En première intention, bêtalactamine : amoxicilline de 3 à 4,5 g par jour per os ou IV, ou pénicilline G 10 à 20 MUI en 4 à 6 injections par jour. Relais per os : pénicilline V 3-6 MUI par jour ou amoxicilline de 3 à 4,5 g par jour.
• En cas d'allergie aux bêtalactamines : pristinamycine (2-3 g par jour) ou lincosamide, ou macrolide.

Prévention secondaire
• Elle comprend le traitement des portes d'entrée, d'un lymphœdème ou d'une insuffisance veineuse, une antibiothérapie préventive en cas de récidives multiples.
• Les traitements proposés sont : pénicilline V 2 à 4 MUI par jour en 2 prises orales, ou benzathine-pénicilline 2,4 MUI toutes les 2 à 3 semaines en intramusculaire, ou macrolide oral en cas d'allergie aux bêtalactamines.