PRATIQUE
Pas sous le maillot de bain
L'interrogatoire retrouve que, au cours du week-end ensoleillé, elle s'est baignée dans un lac et s'est étendue au soleil pour se sécher. Le prurit est apparu très rapidement après le bain et a augmenté ensuite, s'accompagnant de manifestations cutanées.
L'examen note une éruption maculo-papuleuse, vésiculeuse par endroit. Certains éléments sont excoriés, voire surinfectés. Les lésions ne touchent pas les zones qui étaient protégées par le maillot de bain.
Quel est votre diagnostic ?
- Urticaire.
- Dermatite cercarienne.
- Eczéma de contact aux plantes marines.
- Dermite des prés.
Réponse
Il s'agit d'une dermatite cercarienne aviaire d'eau douce.
C'est la pénétration de larves de Schistosoma non humains qui est responsable de l'éruption.
Ces formes larvaires se rencontrent dans les eaux douces où barbotent des oiseaux contaminés et où vivent des mollusques, hôtes intermédiaires. Les hôtes définitifs sont souvent des canards.
La pénétration chez l'homme est une impasse parasitaire, et c'est la destruction des larves au niveau de la peau qui est responsable des signes cliniques.
Une affection très cosmopolite
Cette affection est très cosmopolite : retrouvée en France, aux Etats-Unis, au Japon, en Argentine.
Les espèces habituellement responsables sont : Trichobilharzia, Gigantobilharzia et Ornithobilharzia.
Il existe aussi une forme de dermatite cercarienne d'eau de mer, en Amérique du Nord, en Australie, à Hawaii, due à des oiseaux du bord de mer.
La forme d'eau douce d'origine mammifère (bovins, ovins) touche les paysans des rizières. Elle est rapportée en Malaisie et dans le nord-est de la Chine.
Bien se frotter en sortant du bain
Les antihelminthiques ne donnent pas de bons résultats. L'application de dermocorticoïdes soulage les démangeaisons. Il faut veiller à l'absence de surinfection.
La meilleure prévention est de bien se frotter en sortant du bain, pour se débarrasser au maximum des larves, avant leur pénétration dans la peau.
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