Il est clair que la France est loin d'être le pays de l'Union européenne le mieux placé en matière d'équipements d'imagerie médicale. Bien au contraire. Selon une enquête réalisée l'année dernière par l'association Imagerie santé avenir (ISA), notre pays, avec sept appareils seulement, est bon dernier, concernant notamment l'équipement en TEP (les appareils de tomographie à émission de positons).
S'agissant plus généralement d'IRM, une étude menée au printemps 2002, et dont les résultats ont été rendus publics à l'automne de la même année, montre qu'il existe deux cent seize IRM en France pour une population totale de plus de 60 millions d'habitants, ce qui place également notre pays en queue de peloton.
Conséquence : il est toujours difficile, voire très difficile, pour un patient d'obtenir un rendez-vous rapidement pour un examen dans une structure publique ou privée.
Toujours selon l'association ISA, il faut en moyenne patienter 43,6 jours pour obtenir un rendez-vous. La même enquête réalisée il y trois ans aboutissait à des résultats analogues : 41 jours en moyenne.
L'association ISA note ainsi qu'il est toujours aussi difficile pour un patient d'obtenir un rendez-vous pour ce type d'examen, « même lorsque sa situation clinique rend nécessaire la réalisation de ce dernier dans un contexte d'urgence ». Ainsi, malgré les engagements des divers gouvernements, au cours de ces dernières années, de résorber le retard français, celui-ci reste encore grand, même s'il est vrai que des progrès ont été parfois accomplis.
Mais cette situation crée des inégalités d'accès aux soins. Puisque, selon leur région de résidence, les Français ont plus ou moins facilement un rendez-vous. Il est même certaines régions où il semble quasi impossible de l'obtenir. C'est le cas de l'Alsace, de la Corse, de Champagne-Ardenne et de la Martinique. Toutefois, explique l'ISA, l'interprétation de ces derniers résultats doit rester prudente, car « ce ratio recouvre des réalités très différentes. Ainsi la région Champagne-Ardenne apparaît particulièrement sous-dotée en IRM, c'est moins le cas en Alsace, où la difficulté d'obtention d'un rendez-vous par téléphone est souvent liée aux procédures exigées localement ».
Pour le reste, on apprendra que les Limousins sont les mieux lotis puisqu'ils peuvent obtenir un rendez-vous pour un examen IRM en huit jours, alors que, à l'inverse, les habitants de Poitou-Charentes doivent patienter 93 jours (record absolu), ceux du Languedoc-Roussillon 81 jours, ceux de Rhône-Alpes 75 jours. Dans le Nord - Pas-de-Calais, il faut attendre 57 jours, 50 jours en Midi-Pyrénées et les Lorrains doivent patienter 49 jours, pour se rendre à un examen IRM. Les Franciliens sont sensiblement plus privilégiés puisqu'ils obtiennent un rendez-vous IRM en 36 jours. « Ce constat, conclut l'enquête ISA, n'est pas sans conséquences médicales et pratiques pour les patients. » Une évidence, sans doute, mais qu'il est bon de rappeler.
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