Epilepsie rebelle : les difficultés de la prise en charge

Publié le 19/09/2001
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Le point de départ de la réflexion du Dr Jérôme Abeille, devant une épilepsie rebelle consiste à reconsidérer entièrement le traitement existant afin de rechercher le « maillon faible » ou produit qui ne convient pas au malade. Ensuite, il s'agit de déterminer la molécule principale maîtrisant la maladie, le plus souvent l'acide valproïque (Dépakine) ou la carbamazépine (Tégrétol). A celle-la, il associe une deuxième molécule, le plus souvent le Di-Hydan à des doses très prudentes, à la limite de la zone thérapeutique. Il privilégie cette association à celle des barbituriques quand cela est possible.

Malgré des différences notables de sensibilité et de réceptivité aux traitements anti-épileptiques, il a pu constater que les bithérapies entraînent des compatibilités similaires et duplicables, ce qui laisse envisager des modalités de traitement homogènes et reproductibles. S'il semble que le Di-Hydan soit présent de façon de plus en plus fréquente dans les bithérapies, ne serait-ce qu'à dose moyenne ou modérée, il ne faut pas perdre de vue que chaque épileptique constitue une entité et que le praticien doit adapter sa prise en charge en fonction du patient et des circonstances de sa vie.

Les recommandations de l'AFSSAPS

Il propose donc d'étudier une prise en charge des épilepsies rebelles par une bithérapie en première intention, considérant que les recommandations de l'AFSSAPS, qui préconisent une monothérapie, sont difficiles à suivre dans la pratique.
GENOPHARM, jeune laboratoire français commercialisant actuellement le Di-Hydan, travaille aujourd'hui sur une forme chrono de la phénytoïne qui faciliterait son utilisation en particulier pour le dosage sanguin. Cette forme, lissant les pics plasmatiques, serait également susceptible de limiter les risques de gingivopathies. Le laboratoire travaille également sur une prodrogue, la molécule responsable de cet effet secondaire ayant été découverte il y a quelques années. Il est d'ores et déjà recommandé d'associer une vitaminothérapie (PP, B) au traitement par la phénytoïne.

Entretiens de Bichat, Dr Jérôme Abeille (Marseille), Alain Bouaziz (Genopharm)

Dr Marie-Christine MILON-LEROY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6971