CONGRES HEBDO
L E contact avec le médecin du travail ne se fait jamais directement, mais par l'intermédiaire d'une lettre que lui remettra le patient lui-même. En effet, le médecin traitant ou le neurologue est soumis au secret médical vis-à-vis du médecin du travail. Celui-ci est incontournable pour accéder à l'emploi en France. C'est lui qui apprécie l'aptitude du patient en fonction de ce qu'il connaît de son état de santé, d'une part, et du poste de travail, d'autre part. Il s'appuie sur des lois, des textes réglementaires et les renseignements fournis par le salarié. Le plus souvent, il est souverain dans sa décision d'aptitude. Enfin, il est tenu au secret professionnel vis-à-vis de l'employeur.
Face à un patient chauffeur routier ou qui travaille dans les transports en commun et qui vient de faire une première crise d'épilepsie, le risque de récidive n'est pas toujours connu de façon précise. Dans ce cas, le médecin doit l'informer, envisager une inaptitude temporaire à la conduite de tout véhicule. Un arrêt de travail, en tant que mesure de sauvegarde pour le protéger d'un licenciement, lui sera prescrit pour une période de deux mois environ. Ainsi, cela permet à l'employeur de le remplacer par un intérimaire et au patient de prendre conscience de sa maladie et d'envisager avec le médecin du travail un changement de poste. Le patient sera informé qu'il doit prévenir la commission médicale préfectorale du permis de conduire.
En ce qui concerne la réglementation des permis de conduire en France, les permis A et B peuvent être accordés à des patients épileptiques sous certaines conditions, après avis favorable de la commission médicale départementale des permis de conduire. Quant aux permis « poids lourds » et « transports en commun », ils sont incompatibles avec une épilepsie quels qu'en soient le type et la réponse au traitement. Enfin, un dossier Cotorep sera proposé.
En dehors des questions d'aptitude, les problèmes d'accès à l'emploi pour les patients dont l'épilepsie a débuté dans l'enfance sont les plus délicats et les plus difficiles à résoudre. En effet, leur scolarité aura pu être perturbée par la persistance des crises, mais aussi par les effets sédatifs des traitements, la surprotection parentale, etc. Certains de ces jeunes patients souffrent d'un manque de confiance en eux, parfois de troubles de la personnalité, et éprouvent de ce fait de grandes difficultés à élaborer un projet professionnel réaliste, alors même que les crises peuvent avoir disparu : dans ces cas-là aussi, le dossier Cotorep mérite d'être proposé.
D'après un atelier de la Ligue française contre l'épilepsie, animé par C. Dravet (Marseille) et P.-M. Gonnaud.
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