La prise en charge de l'épaule douloureuse varie selon qu'il s'agit ou non d'une épaule traumatique. Dans le cadre d'une épaule douloureuse traumatique, le Pr Philippe Bertin, rappelle qu'il est important de se méfier des luxations antérieures et postérieures et ne pas hésiter à demander un cliché radiographique et un avis orthopédique.
Quatre grands motifs responsables de l'épaule douloureuse non traumatique
L' épaule non traumatique, quant à elle, doit faire suspecter quatre diagnostics : épaule douloureuse simple liée à une tendinite du sus-épineux ou du long biceps, épaule hyperalgique liée en général à une calcification périarticulaire, rupture de la coiffe des rotateurs et capsulite rétractile.
La question se pose, pour chaque tableau clinique, de savoir s'il faut ou non demander des examens complémentaires. Dans le cas de l'épaule douloureuse simple ou hyperalgique, explique le Pr P. Bertin, « il est possible de traiter sans être obligé de demander d'emblée une radiographie. Pour les autres situations cliniques, des examens s'avèrent nécessaires avec la radiographie en priorité. L'échographie est très performante en examen de débrouillage. L'arthroscanner ou l'IRM ne sont réservés qu'aux situations d'exception, compliquées et surtout aux stades de bilan préchirurgical ».
Les options thérapeutiques dans l'épaule douloureuse non traumatique
Pour une tendinopathie simple, le traitement est classique avec prescription d'antalgiques de niveau 1 ou 2, d'AINS et surtout une prise en charge rééducative bien adaptée.
En cas d'épaule hyperalgique, les AINS sont de mise, mais comme le conseille le Pr P. Bertin, « il ne faut pas hésiter à prescrire des antalgiques de niveau 3, chez ces patients qui souffrent beaucoup ».
En cas d'échec du traitement antalgique, les infiltrations donnent de bons résultats sur les tendinites de l'épaule et dans l'épaule hyperalgique calcifiante. Elles sont effectuées soit en intraarticulaire par voie antérieure, soit le plus souvent dans le défilé sous-acromial par voie postéro-latérale. Lorsque la douleur de l'épaule hyperalgique avec calcifications périarticulaires persiste malgré les antalgiques, les AINS, une rééducation bien menée et les infiltrations, une ponction-trituration sous anesthésie locale et sous ampli de brillance peut être proposée. Il est aussi possible de recourir à la lithotriptie qui n'est effectuée que dans certains centres. Comme l'indique le Pr Bertin, « ces techniques permettent en général d'escompter de 60 à 70 % de bons résultats. Néanmoins, en cas d[212]échec de l'une ou l'autre de ces techniques, une arthroscopie peut alors être proposée pour ôter les calcifications avec réalisation dans le même temps d'une acromioplastie ».
En cas de capsulite rétractile ou de rupture de la coiffe des rotateurs, la douleur est en général au second plan et ce sont le handicap et la gêne fonctionnelle qui prédominent. La prise en charge repose sur des antalgiques classiques et sur une rééducation très prolongée. En cas d'échec de la rééducation, la chirurgie peut être proposée pour la rupture de la coiffe chez le sujet jeune sous réserve d'examens complémentaires.
D'après un entretien avec le Pr Philippe Bertin, service de rhumatologie, CHU de Limoges
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