Epargner le médicament

Publié le 17/11/2005
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Nul ne peut critiquer les efforts du gouvernement pour réduire le déficit de l'assurance-maladie dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il était logique qu'il agisse sur les deux bouts du déficit en diminuant certains remboursements, et en créant de nouvelles recettes. Mais peut-être a-t-il trop compté sur l'industrie pharmaceutique, sans se souvenir qu'elle est, entre autres, un rouage précieux de l'économie. Le gouvernement a adopté une hausse considérable du prélèvement sur le chiffre d'affaires de l'industrie, dont le taux passe de 0,60 à 1,96 %, soit plus du triple.
Les députés ont jugé le bond trop audacieux, d'autant plus qu'à l'origine, il y a quelques années, le prélèvement devait être provisoire : ils ont donc ramené le nouveau taux à 1,50 %. Mais le Sénat est revenu à 1,96 %, ce qui a déclenché la légitime colère de l'industrie. Le Leem souligne l' « acharnement fiscal » contre des entreprises dont la contribution à l'emploi, à la recherche et, bien entendu, à la santé est primordiale, et qui demeurent, quels que soient les comptes de l'assurance-maladie, une source de prospérité pour le pays. L'industrie se demande si, pour payer la taxe, elle ne va pas être obligée de faire à son tour des économies dont les conséquences seraient redoutables.
On ne peut pas ignorer son inquiétude et les élus des deux Chambres devraient s'empresser de trouver un compromis qui protège l'industrie pharmaceutique d'une lente asphyxie.

> RICHARD LISCIA

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7845