Plus de 2 500 médecins généralistes ont interrogé, une journée durant, leurs malades consultants à la recherche de deux critères diagnostiques : un pyrosis ou des régurgitations acides. Analyse qui a porté sur un peu plus de 40 000 patients, âgés en moyenne de 56 ans.
Les résultats de cette étude, rapportés par le Pr Raymond Colin, montrent que 4 184 patients présentaient des signes de RGO typique, soit une prévalence de 10 %. Prévalence un peu plus élevée chez les hommes consultants (11 %) que chez les femmes (9 %). Le RGO était connu, soit du malade, soit du médecin dans 89 % des cas, depuis un délai médian de quatre ans.
Chez les patients ayant un RGO, l'analyse des symptômes montre que 80 % avaient un pyrosis, 77 %, des régurgitations acides, 50 % avaient ces deux symptômes et 69 % se plaignaient de brûlures épigastriques.
Parmi les manifestations extradigestives les plus fréquentes, une manifestation au moins est retrouvée dans 48 % des cas : le symptôme le plus fréquent est une toux chronique (30 %), des douleurs thoraciques (22 %) et des manifestations de type enrouemement chronique (20 %). La fréquence de ces manifestations était d'autant plus élevée que les patients avaient des symptômes nocturnes. En outre, les manifestations extradigestives, de type toux, enrouement, bronchite, douleur thoracique, étaient d'autant plus fréquentes que les sujets étaient âgés, alors que les manifestations de type rhino-pharyngite étaient plus fréquentes chez les sujets plus jeunes.
Une prise en charge globalement homogène
Sachant que les médecins qui ont participé à cette étude étaient représentatifs de toutes les régions de France, avec une répartition Nord - Sud - Ile-de-France, on observe globalement une prise en charge assez homogène sur les plans diagnostique et thérapeutique.
Les principaux résultats montrent que deux malades sur trois ont eu une endoscopie qui mettait en évidence une oesophagite dans 70 % des cas. Sur le plan thérapeutique, quatre malade sur cinq étaient traités par un inhibiteur de la pompe à proton.
« Par ailleurs, observe le Pr Raymond Colin, cette étude montre que le RGO est un peu moins fréquent lorsqu'il est recherché par un médecin (prévalence de 10 %), alors que de nombreuses autres études font état de 15 à 60 % de plaintes de RGO. Cette prévalence de RGO plusélevée est notamment retrouvée dans une étude américaine, mais elle portait sur une population tout-venant ayant répondu à un autoquestionnaire. Autrement dit, le RGO est plus souvent retrouvé dans le cadre d'une enquête déclarative que dans le cadre d'un interrogatoire mené par le médecin. »
D'après un entretien avec le Pr Raymond Colin, CHU de Rouen.
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