Peinture : les débuts du XXe siècle
La peinture des années charnières entre le XIXe et le XXe siècle s'affichera cette année avec la mise en valeur de trois artistes trop mal connus : un peintre symboliste, un précurseur de l'expressionnisme allemand et un fauve.
« Eros et Thanatos dans l'oeuvre symboliste de Gustav-Adolf Mossa », au palais Lumière d' Evian (du 9 février au 18 mai), présentera une sélection des oeuvres symbolistes et allégoriques du peintre, des années 1904 à 1918, en parallèle à ses textes littéraires qui revisitent les mythes fondateurs de la culture occidentale (Judith, Dalila, Salomé…).
On fêtera cette année le 150e anniversaire de la naissance de Lovis Corinth (1858-1925), artiste allemand qui ne jouit pas en France de la notoriété qu'il mérite, et que le musée d'Orsay à Paris mettra à l'honneur (du 1er avril au 22 juin). Considéré comme un annonciateur de l'expressionnisme allemand et comme un artiste phare de la Sécession, Corinth s'intéressa à la fois aux thèmes mythologiques et religieux, aux paysages, aux portraits et aux scènes de genre.
Avec «Vlaminck, un instinct fauve », le musée du Luxembourg, à Paris, rassemblera (du 20 février au 20 juillet) les oeuvres de jeunesse (de 1900 à 1915) de Maurice de Vlaminck, qui témoignaient déjà d'une capacité à renouveler la peinture, d'une audace et d'une expressivité des couleurs étonnantes.
Art moderne et contemporain : très en forme
L'art moderne et l'art contemporain seront très bien servis en 2008. Au programme : des installations monumentales, des rétrospectives de grandes figures de l'art actuel et des hommages aux mouvements majeurs de la scène artistique de ces cinquante dernières années.
Les artistes de la Figuration narrative (Arroyo, Monory, Rancillac, Adami, Erró…), ce mouvement des années 1960-1970, prendront leurs quartiers au Grand Palais, à Paris (du 16 avril au 13 juillet). Y seront dévoilées leurs oeuvres aux couleurs tranchées, résolument vives, souvent militantes, ironiques ou subversives, livrant un témoignage engagé du contexte historique et social dans lequel elles s'inscrivaient.
Après Anselm Kiefer, qui avait été invité l'année dernière pour la première manifestation de Monumenta (un événement lancé par le ministère de la Culture, qui convie tous les ans un artiste contemporain de renommée internationale à venir exposer ses oeuvres sous la verrière du Grand Palais), le sculpteur américain Richard Serra investira de ses installations inédites et magistrales la nef du Grand Palais parisien (du 7 mai au 15 juin).
L'artiste contemporaine Louise Bourgeois exposera (du 5 mars au 2 juin) ses peintures, sculptures, dessins et gravures, de 1938 à 2007, au centre Pompidou. A plus de 95 ans, Louise Bourgeois joue avec le réel, provoque, raconte l'exil, la difficulté d'être-au-monde, rêve, invente une mythologie personnelle, utilise le gag et l'effet de surprise pour extérioriser la densité de sa vie intérieure ou pour nous faire rire aux éclats… ou grincer des dents.
Keith Haring, célèbre artiste des années 1980 connu pour ses formes dansantes et cernées d'un trait noir, sera quant à lui célébré au musée d'Art contemporain de Lyon (du 22 février au 29 juin). Une rétrospective qui reviendra sur ses créations inspirées par le monde de la rue, les médias, la culture populaire, les graffitis…
Arts graphiques : le roi Goya
Francisco Goya dominera le paysage des expositions graphiques de l'année, avec deux manifestations. La première, « Goya graveur », se tiendra au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (du 13 mars au 8 juin). Elle réunira environ 210 estampes et retracera le parcours de l'artiste depuis ses premiers essais de graveur, réalisés en 1778, jusqu'aux Toros de 1825, lithographies d'une grande audace et liberté. A compléter par « Les caprices de Goya » au palais des Beaux-Arts de Lille (du 24 avril au 28 juillet). « Les Caprices », ce sont 80 estampes (aquatinte, eaux-fortes, pointes sèches…) à la fois satiriques, élégantes et fantastiques. Le palais des Beaux-Arts de Lille conserve un exemplaire de la première édition et présentera la série dans son intégralité.
Au musée Magnin de Dijon, « Les bonnes feuilles des Magnin» (du 17 janvier au 4 mai) regrouperont cent dessins français du fonds de Maurice et Jeanne Magnin, collectionneurs de la fin du XIXe siècle qui rassemblèrent avec passion et clairvoyance des oeuvres néo-classiques, romantiques, du siècle des Lumières, des portraits, des paysages…
Enfin, comme chaque année, le Salon du Dessin donnera rendez-vous à tous les amateurs de croquis, d'illustrations, de caricatures, d'études au palais de la Bourse à Paris (du 9 au 13 avril). A compléter par la deuxième édition du Salon du Dessin contemporain (du 10 au 14 avril, dans plusieurs galeries parisiennes qui exposeront en « appartements »).
L'Histoire au féminin
Quatre expositions de choix reviendront sur les grandes figures féminines qui ont marqué notre Histoire. «Marie-Antoinette», d'abord, fera l'objet d'une vaste manifestation au Grand Palais, à Paris (du 15 mars au 16 juin). La vie de la reine sera retracée avec force documents, peintures, objets de mobilier et autres archives…
La princesse Marie d'Orléans (1813-1839), fille du roi Louis-Philippe, sera doublement mise à l'honneur en ce début d'année. D'abord au Louvre (du 18 avril au 21 juillet), qui réunira un assortiment de peintures, de dessins de meubles et d'objets personnels, témoins de « l'esprit 1830 ». Ensuite, au musée Condé de Chantilly, qui retracera la personnalité de la princesse à partir des souvenirs de son frère, le duc d'Aumale (du 17 avril au 21 juillet).
Jeanne de Constantinople, que l'on appela également Jeanne de Flandre (1199-1244), fille aînée de Baudouin IX (l'empereur latin de Constantinople) et de Marie de Champagne, figure volontaire, généreuse et éclairée, mena une vie trépidante, et dût faire face aux guerres, aux famines et aux révoltes. C'est son histoire passionnante que nous racontera le musée de l'Hospice Comtesse de Lille (du 26 avril au 3 août).
Voyages au coeur du monde
Quatre expositions parisiennes familiariseront le public avec des civilisations lointaines. Ethnologiques, anthropologiques et profondément artistiques.
Evénement au musée Jacquemart-André, qui réunira (du 19 mars au 24 août) une rare sélection de 100 chefs-d'oeuvre de la collection Barbier-Mueller, exceptionnelle collection d'arts d'Afrique et d'Océanie. Des statues, des masques, des pendentifs, des coiffes, des cimiers, des sceptres d'une beauté souvent saisissante illustreront les moeurs des populations d'Afrique et d'Océanie dès le IXe siècle avant J.-C.
L'exposition «Planète Métisse» au musée du Quai-Branly (du 18 mars au 30 août) entend éveiller l'imaginaire des visiteurs avec un parcours qui fera dialoguer les objets entre eux, du XVe siècle à nos jours, dans le cadre de l'histoire de la colonisation jusqu'à la mondialisation contemporaine. Elle rendra compte du contact des peuples et des traditions, et surtout des phénomènes de métissages.
A l'ouest du plateau iranien : le Luristan. Dans cette région, on découvrit en 1920 des oeuvres en bronze, aux décors luxuriants et figuratifs. L'exposition «Les bronzes du Luristan» au musée Cernuschi (du 4 mars au 22 juin) réunira 150 de ces pièces exceptionnelles.
Enfin, le musée du Louvre rassemblera pour la première fois des objets venant du monde entier, dans une exposition qui s'attachera à raconter l'histoire et la légende de Babylone (du 14 mars au 2 juin).
Illusions, sacré, médecine
Nous avons retenu trois expositions thématiques pour l'originalité des sujets qu'elles abordent : les techniques illusionnistes, le sacré et la médecine.
« Pas la couleur, rien que la nuance ! » au musée des Augustins de Toulouse (du 15 mars au 15 juin) reprend le vers de Verlaine pour parcourir trois siècles de trompe-l'oeil et de grisailles en peinture. Une soixantaine de toiles, de Rubens à Toulouse-Lautrec, en passant par Boucher, Daumier, Doré, Moreau, font découvrir cette technique. Une exposition qui s'annonce originale et passionnante.
Avec « Traces du sacré » (du 7 mai au 11 août), le centre Pompidou réunira les oeuvres pluridisciplinaires d'artistes, de Gauguin à Bill Viola, qui confrontèrent leur création à leur foi.
« Ars Medicina - Médecine et savoir au XVIe siècle », au musée national de la Renaissance d' Ecouen (du 3 avril au 7 juillet), présentera, à destination du grand public, des oeuvres inspirées sous la Renaissance par la médecine (des traités, des manuels pratiques et des pharmacopées, des instruments, des accessoires...).
Salons et foires
« Artenim », à Grenoble. Du 1er février au 4 février.
ART Paris. Paris, Grand Palais. Du 3 au 7 avril.
Art.Metz. Du 4 au 7 avril.
Deuxième Biennale d'art contemporain du Havre. Musée Malraux. Du 7 juin au 21 septembre.
Rencontres d'Arles. Du 3 juillet au 16 septembre.
Biennale des Antiquaires. Paris, Grand Palais. Du 11 au 21 septembre.
FIAC. Paris, Grand Palais. Du 23 au 27 octobre.
15e édition du Mois de la Photo à Paris. En novembre.
Paris Photo. Carrousel du Louvre. Du 13 au 16 novembre.
St'art. Strasbourg. Du 21 au 24 novembre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature