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Entre ciel et terre

Publié le 08/07/2011

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L’Histoire s’écrit toujours au présent et exige d’être revisitée. Comment alors évoquer les crimes d’une dictature, celle d’Augusto Pinochet au Chili, alors que le souvenir en est peu à peu enseveli sous la poussière du temps et surtout par le désir d’un peuple de cultiver l’oubli, de tourner la page ? Au festival de Cannes 2010, un film documentaire réalisé par Patricio Gusman a réussi à renouer les fils perdus d’un pays promis certes à un bel avenir, mais qui n’a toujours pas pansé les plaies d’hier. Et a oublié d’enterrer dignement tous ces corps d’hommes et de femme disparus dans les suites du coup d’État perpétré un autre 11 septembre à Santiago du Chili. Dans un désert où travaillent des astronomes venus du monde entier à la découverte d’étoiles encore inconnues, d’autres hommes et femmes, chiliens ceux-là, explorent sur le même territoire avec peu de moyens les sous-sols de cette terre qui recrache parfois des os humains, témoins des horreurs commises. Se noue alors un dialogue entre le ciel et la terre, la science et la politique, l’avenir et le passé d’une grande beauté traversée de bout en bout, non par l’idée de vengeance ou de réparationn mais par le sentiment qu’un peuple sans mémoire n’a pas d’avenir. Un film lumineux.

La nostalgie de la lumière, un film de Patricio Guzman. Éditions Pyramide.