Entérobactéries résistantes (EPC) : 53 cas de plus en quatre mois

Publié le 27/10/2011
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Crédit photo : © BSIP/MANFRED KAGE

Depuis le premier épisode signalé en 2004, 104 épisodes (249 patients) ont été rapportés en France par les établissements de santé et/ou des laboratoires experts (bilan au 27 septembre 2011), avec une tendance à l’augmentation plus accentuée depuis trois ans : 6 épisodes ont été signalés en 2009, 28 en 2010 et 62 sur les neuf premiers mois de 2011. Pour les seuls quatre derniers mois, 37 épisodes ont été signalés, ce qui correspond à 53 cas supplémentaires.

« Le renforcement de la surveillance des EPC et l’incitation forte à leur signalement (...) a pu contribuer à accentuer cette tendance », note l’InVS. Toutefois, une évolution récente semble inquiétante : si la majorité des épisodes signalés correspondent à des cas importés de l’étranger dans un contexte de transfert direct d’hôpital à hôpital à la suite d’un rapatriement sanitaire ou d’une hospitalisation à l’étranger, dans 27 % des cas « il n’a cependant pas été retrouvé de lien avec un séjour dans un pays étranger ».

Pas de séjour à l’étranger.

Dans 75 % de ces cas sans lien avec un séjour à l’étranger, le mécanisme de résistance est la production d’une carbapénèmase (ß-lactamase à forte activité hydrolytique vis-à-vis des carbapénèmes, annihilant l’efficacité de presque toutes les ß-lactames) de type OXA-48, différente des types KPC, VIM ou NDM-1. Le premier épisode de ce type date du milieu de l’année 2010. Les deux derniers épisodes rapportés l’ont été en juin et en septembre 2011, impliquant des souches différentes dans deux régions mais toutes deux de type NDM-1. Faute d’avoir mis en évidence une acquisition hospitalière, « l’origine communautaire » de ces deux épisodes est « suspectée ».

Cette évolution suggère, selon l’InVS, « un début de diffusion autochtone ». L’institut appelle les établissements de santé et les laboratoires à la vigilance devant tout isolement d’une entérobactérie suspecte d’être productrice de carbapénèmase, « même en l’absence de notion de rapatriement ou de séjour à l’étranger ».

Les bactéries le plus souvent en cause sont Klebsiella pneumoniae (59 % des cas), Escherichia coli (22 %). Le nombre moyen de cas par épisode est de 8 (1 à 44), avec, depuis 2004, 51 décès (létalité brute, c’est-à-dire non nécessairement imputée à l’infection). L’InVS souligne que 90 % des épisodes signalés ont pu être maîtrisés (les épisodes récents sont en cours de gestion) grâce à la mise en place de mesures de contrôle : dépistage précoce des patients rapatriés de l’étranger, signalisation, sectorisation, recherche des sujets contacts, suivi du portage.

* www.invs.sante.fr

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr