L’objectif est clair : Atteindre au plus vite, deux milles volontaires dans la réserve de renfort et Cinq cents dans la réserve d’intervention. Car la particularité de la réserve sanitaire dont s’est dotée la France secouée par les crises à répétition de ces dernières années, est de s’appuyer sur deux sources humaines. La première (réserve d’intervention) est constituée de professionnels de santé en activité. Elle vise à renforcer les structures existantes pour faire face à une situation de crise. Beaucoup d’hospitaliers y sont entrés car elle a le mérite de clarifier les choses entre eux, leur employeur et l’Eprus (convention tripartite) tant sur le plan juridique, qu’économique. Des avantages que l’on retrouve aussi pour la deuxième source vers laquelle se tourne aujourd’hui l’Eprus les professionnels de santé retraités depuis moins de trois ans. Une véritable mine d’or, que personne n’avait encore songé à mettre en réserve de la République. Pourquoi s’engager ? « Il faut avoir le goût de servir l’intérêt public et aimer faire face à des crises sanitaires », explique Thierry Coudert, directeur de l’Eprus, préfet et vieux routier des crises sanitaires. « Or nous savons que c’est le cas dans deux grands viviers aujourd’hui : celui des étudiants déjà avancés dans leurs études et surtout celui des médecins retraités depuis moins de trois ans. Un médecin qui vient d’arrêter son activité professionnelle peut avoir envie d’entretenir son savoir et son savoir-faire, de conserver une utilité sociale ».
Deux ministres à la barre
Cette réserve, dite de renfort, est également ouverte aux étudiants en médecine (ayant validé leur DCEM2), et d’autres étudiants en santé (sous réserve de conditions de niveaux d’études prévus par le code de santé publique). Les deux réserves ne sont évidemment pas destinées à être mobilisées au même moment. La réserve d’intervention viendra renforcer l’offre de soins sur le territoire national, lors de crises sanitaires graves, voire même à l’étranger (à la demande du Ministère des affaires étrangères et européennes). Alors que la réserve de renfort ne sera mobilisée qu’en complément de la réserve d’intervention dans le cadre de tensions persistantes de l’offre de soins ou d’emblée dans les crises sanitaires de grande ampleur (canicule par exemple) et/ou de temporalité longue (pandémie grippale) ! Les ministres de la santé et de l’intérieur (Il faut en effet un arrêté conjoint de ses deux ministères pour mobiliser la réserve sanitaire) ont donc désormais à leurs mains de quoi renforcer de façon ponctuelle une offre de soin locale, ou répondre à un besoin conjoncturel dans un domaine spécifique lié à un risque sanitaire particulier (par exemple, renforcement des contrôles sanitaires aux points d’entrées du territoires dans le cadre du règlement sanitaire international).
La réserve sera une bouffée d’oxygène
C’est ensuite l’Eprus qui se chargera de mobiliser les réservistes pour répondre aux besoins exprimés par les ministères, les préfets ou les autorités locales. La réserve de renfort est absolument cruciale dans le dispositif. « Car l’objectif n’est pas de mobiliser ceux qui le seraient de toutes façons mais d’aller au-delà », remarque Thierry Coudert. C’est donc bien le vivier des étudiants et des jeunes retraités qui constituerait une bouffée d’oxygène essentielle pour la défense sanitaire. C’est aussi pourquoi les réservistes bénéficieront de la meilleure formation possible pour être opérationnel le jour venu. « Comme c’est le cas pour nos opérations, ajoute le directeur de l’Eprus, les réservistes bénéficieront d’un système de formation sur-mesure qui tiendra compte de leur parcours personnel et professionnel… ».
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