La place de la santé dans les politiques de développement de la France ne progresse que lentement. Si l’intérêt des Français pour les questions de santé (deuxième sujet de leurs préoccupations) trouve bien un écho chez les hommes politiques et sensibilise les professionnels de santé, les questions débattues sont toujours générales et catégorielles et… peu enthousiasmantes. L’innovation, la recherche, le développement économique ne sont qu’à peine abordés. Chaque camp reste dans son registre : lutte contre les inégalités d’un côté, respect de l’Ondam de l’autre, enjeux de pouvoirs et questions de salaires partout. Les professionnels quant à eux manifestent souvent, s’indignent plus que de raison mais demandent... une pause dans les réformes (Cf. dossier Décision Santé pp 18 à 23). Conservatisme ou raison ? Les Français aiment la politique, la bagarre et la rhétorique... mais lèvent le pouce, tant ils apparaissent revenus de tout. Les hospitaliers attendent les ordres venus d’en haut mais se méfient des agitations « textuelles », des lois fourre-tout et de circonstance qui s’avèrent inapplicables. Les ambiguïtés, en réalité, sont inhérentes à notre système politique et social. L’État est au centre de nos réussites et de nos problèmes. « La moelle épinière »* du développement réside chez nous dans les services publics qui nous ont garanti la prospérité durant les Trente Glorieuses. L’hôpital de ce fait ne peut être affaibli et ses missions dévalorisées. Ni de l’extérieur par des concurrents avides, ni par ses propres salariés qui le torpillent de l’intérieur par des honoraires excessifs. Mais il faudrait « réarmer »* notre système public, le moderniser et l’adapter aux enjeux économiques mondiaux. Faire en sorte que l’hôpital et les cliniques, les médecins et les soignants, les ingénieurs et les industriels relèvent le formidable défi du développement national et international. Plus que d’administrations centrales et régionales omnipotentes, c’est sans doute d’une puissante agence de développement économique en santé dont la France aurait besoin. Ainsi l’engagement aurait un sens.
Engagements
Publié le 26/03/2012
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* Lire Les Trente Glorieuses sont devant nous, par Karine Berger et Valérie Rabault, Éd. Rue-Fromentin.
Pascal Maurel
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Source : Décision Santé: 283
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