DE NOTRE CORRESPONDANTE
L'EXCEPTIONNEL projet Etoile (espace de traitement oncologique par ions légers), qui aura subi quelques retards à l'allumage et fait couler beaucoup d'encre, peut maintenant démarrer. Né en 1997 à l'initiative d'Ugo Amaldi, physicien au Cern, et de deux autres professeurs de l'université Claude-Bernard - Lyon-I, Jean-Pierre Gérard et Joseph Remilleux, Etoile a été d'emblée conçu dans le cadre d'un réseau européen baptisé Enlight (European Network for Light Ion Therapy). En 2000, il était inscrit au contrat de plan Etat-région, pour sa phase d'étude, et recevait le soutien financier du ministère de la Recherche et de la communauté urbaine de Lyon. Fort de ce partenariat, Etoile a été vigoureusement défendu par de nombreux élus rhônalpins de toutes tendances politiques, notamment contre des projets concurrents entrés en lice, et principalement Asclepios (aire européenne de soins du cancer par les protons et les ions), soumis par Caen et la région Basse-Normandie.
La décision de retenir la candidature lyonnaise avait été annoncée par les ministres de la Santé et de la Recherche en mai 2005 (« le Quotidien » du 10). Mais, depuis cette date, les promoteurs restaient dans l'attente d'un engagement financier de l'Etat. «Un engagement indispensable si la France souhaite tenir sa place dans la course européenne de l'innovation thérapeutique contre le cancer et ouvrir son centre de traitement à l'horizon 2011», rappelait le responsable d'Etoile, Joël Rochat, en juin dernier. Actuellement, deux autres projets européens de centres dédiés à l'hadronthérapie par ions carbone sont en cours de réalisation, à Heidelberg (Allemagne) et à Pavie (Italie), et un dernier a été approuvé à Vienne (Autriche).
Ouverture en 2012.
A Lyon, le Centre national proposera de traiter des tumeurs inopérables et/ou radiorésistantes, pour un coût évalué à 21 000 euros pour treize séances, «qui rejoint celui des nouveaux médicaments anticancéreux», selon Joël Rochat. La mise en oeuvre de ce projet nécessitera un investissement estimé à 104,34 millions d'euros. Son financement devrait être assuré par des emprunts pour la moitié de cette somme, et par des subventions des collectivités locales, de l'Etat et de l'Institut national du cancer, pour l'autre. Le financement de son fonctionnement proviendra, pour sa part, de l'assurance-maladie et de la dotation nationale spécifique que le ministère a donc attribuée jusqu'en 2010.
D'ici à l'automne 2007, les promoteurs d'Etoile devront procéder à une évaluation juridique et financière du projet, qui sera remise au gouvernement, à un appel à assistance à personne publique, et rédiger un cahier des charges en termes de performance. Le groupement de coopération sanitaire chargé de le piloter devrait, pour ce qui le concerne, être officialisé par l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) en avril. Il faudra néanmoins attendre 2012 pour accueillir les premiers patients.
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