Le 10 uillet 1989, les parlementaires ont voté à l'unanimité un projet de loi relatif à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance. Cette loi a donné le jour au Service national téléphonique pour l'enfance maltraitée (Snatem*), communément appelé « Allô Enfance Maltraitée » et qui inclut l'ensemble du paysage institutionnel et associatif. Ce service prône le travail en réseau, coordonne le travail des professionnels, améliore la formation et recueille les témoignages des enfants maltraités.
Aujourd'hui, en composant le 119, les enfants victimes de mauvais traitements peuvent se confier, être orientés, être informés. Pour certains, les informations sont transmises aux services départementaux. Il faut protéger l'enfant vingt-quatre heures sur vingt-quatre et ne pas hésiter à l'hospitaliser dans les cas les plus difficiles.
Il faut être à l'écoute de l'enfant. Après un examen clinique rigoureux, il faut savoir évoquer le syndrome de stress post-traumatique et dépister une carence de soins, une maltraitance sexuelle...
En 1999, l'ODAS (Observatoire décentralisé d'action sociale) avait recensé 18 500 enfants maltraités et 65 000 enfants « à risque ».
« En France, on assiste actuellement à une judiciarisation de la parentalité au détriment des actions par les services sociaux. 150 000 enfants sont placés en France (record européen) dans le cadre d'actions éducatives en milieu ouvert (AEMO), 75 000 ne devraient pas l'être... 200 000 dossiers d'enfants subissant des maltraitances sont soumis aux 352 juges d'enfants dans l'Hexagone, cette situation relève du scandale », a déclaré Claire Brisset (défenseuse des enfants auprès de la République).
Tous les professionnels, médecins généralistes, pédiatres de ville ou hospitaliers, pédopsychiatres, médecins scolaires, assistantes sociales et juges d'enfants affirment à l'unanimité la nécessité de travailler en réseau, de développer des actions de soutien de la parentalité et de faire précéder la judiciarisation d'un travail d'évaluation auprès des parents et de l'environnement scolaire de l'enfant, le recours de l'autorité judiciaire étant déterminé par la gravité de la situation ou par le refus de la collaboration de la famille.
L'évaluation de la situation permet de définir la nature de l'aide à apporter à la famille. Deux types de mesures peuvent être mis en uvre après validation par les autorités départementales :
- une prise en charge administrative : intervention éducative à domicile, accompagnement psychologique...
- une prise en charge judiciaire : assistance éducative en milieu ouvert, tutelle aux prestations sociales, ordonnance de placement provisoire....
* Snatem, 63 bis, bd Bessières, 75017 Paris.
Tél. 01.53.06.68.68.
Fax 01.53.06.68.60.
E-mail : snatem@wanadoo.fr
http://www.allo119.gouv.fr
Colloque de pédiatrie sur l'enfance maltraitée organisé grâce au soutien de la Fondation Bayer Santé.
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