Cette étude de population, la première du genre, a inclus 3 680 femmes, toutes membres d'une association de personnes atteintes d'endométriose diagnostiquée après chirurgie.
Ses résultats sont significatifs : 20 % de ces femmes souffrent d'une pathologie associée au plus.
Fibromyalgie, fatigue chronique
Chez plus de 31 % d'entre elles, un diagnostic de fibromyalgie ou de syndrome de fatigue chronique avait été posé avec, en plus, pour certaines, une maladie auto-immune ou endocrine.
Surtout, pour toutes ces affections, des prévalences nettement plus élevées que dans la population générale américaine ont été retrouvées : cent fois plus de syndromes de fatigue chronique, sept fois plus d'hypothyroïdies, deux fois plus de fibromyalgies. En cas d'endométriose, le pourcentage d'atopies s'accroît également : 61 % d'allergies et 12 % d'asthme comparés aux 18 et 5 % de la population générale. S'il existe en plus une maladie endocrine, la fréquence des allergies s'élève à 72 et 88 % en cas de fibromyalgie ou de syndrome de fatigue chronique.
En dépit des multiples biais de cette étude (population jeune avec 3,9 % des femmes en âge de procréer, à prédominance caucasienne, d'un beau niveau socio-éducatif et appartenant à un groupe particulier), une analyse de sensibilité a confirmé que « même sous-estimées dans la population générale et surestimées dans cette population particulière, les différences de prévalence restent significatives ».
Diagnostic : délai de dix ans
Deux autres enseignements de ce travail méritent d'être mentionnés. D'une part, il confirme le caractère familial de l'affection (deux tiers des femmes ont évoqué l'atteinte supposée ou confirmée d'un membre de leur famille). D'autre part, l'accent est mis sur la nécessité pour les médecins d'évoquer la maladie devant toute douleur pelvienne surtout chez les adolescentes, afin d'éviter « le délai observé de dix ans entre l'installation des symptômes et le diagnostic ».
« Human Reproduction », 27 septembre 2002.
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