« Mademoisellelle F., 19 ans, est inquiète car elle a découvert de petites taches brunâtres sur sa peau au niveau des épaules. Elle se demande si ces tâches peuvent se soigner et si elles vont disparaître ou non... »
Des peurs à dissiper
Les mycoses cutanéo-muqueuses ou unguéales suscitent de nombreuses inquiétudes chez les patients, en particulier lors d'un premier épisode : S'agit-il d'une maladie grave ? Peut-elle se soigner ? L'aspect inesthétique est-il définitif ? Des questions qui témoignent de peurs vis-à-vis du diagnostic et du caractère réversible ou non des lésions. Pourtant le diagnostic est souvent facile à établir cliniquement pour le médecin, même si des examens mycologiques sont parfois nécessaires pour confirmer le diagnostic ou adapter le traitement antimycosique*. Sauf exception, il faut dissiper ces peurs éventuelles par des attitudes explicatives sur la bénignité habituelle de ces pathologies dermatologiques, sur les étapes du traitement et l’évolution souvent favorable de ces mycoses sous traitement.
Le mode de contamination en question
«?Comment ai-je attrapé cette mycose ? Avec des sous-vêtements, des serviettes ou des chaussures partagés avec d'autres ? Sur le carrelage d'une piscine, dans le sable sur la plage ??» Des questions fréquentes en consultation auxquelles il faut répondre précisément en confirmant le caractère contagieux de cette pathologie et en apportant la notion de terrain prédisposant. Quant aux mycoses au niveau des muqueuses (vulvovaginale, prépuce, cavité buccale...), elles interrogent parfois sur leur mode de contamination et l’infidélité éventuelle du ou de la partenaire, à l’instar des infections sexuellement transmissibles (IST). Là aussi, avec tact et si la question se pose, il faut préciser que la survenue de telles mycoses n’est pas nécessairement liée à une infidélité, même s’il est parfois utile, en fonction du contexte, de rechercher une IST que pourrait masquer une mycose cutanéo-muqueuse.
Des récidives à prévenir
Les mycoses cutanéo-muqueuses ont pour caractéristique d’être souvent récidivantes. Il est donc nécessaire d’insister sur la durée parfois longue du traitement (jusqu’à un an pour certaines onychomycoses*) à poursuivre jusqu’au bout pour prévenir une récidive fréquente. La survenue itérative de mycoses cutanéo-muqueuses doit aussi faire rechercher un terrain propice comme un diabète ou une immunodépression. Enfin, une identification de l’agent causal est parfois nécessaire pour adapter le traitement et enrayer ces mycoses en cascades. L’hypothèse d’une maturation du système immunitaire local a été évoquée et il est possible de partager cette théorie avec les patients. En revanche, les interprétations sur le sens symbolique des mycoses vulvovaginales ou prépuciales à répétition vis-à-vis de la sexualité doivent être faites avec tact pour ouvrir, le cas échéant, sur des difficultés de cette nature au sein du couple.
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