CLASSIQUE
La disposition circulaire de la salle de la Halle aux grains de Toulouse, qui a été bien souvent le cadre de spectacles inoubliables du théâtre du Capitole et que l'on pourra revoir pendant cette saison « hors les murs », est celle d'un cirque. Nicolas Joël et Emmanuelle Favre ont imaginé un dispositif comparable à une piste de cirque. Spirale périphérique au sol permettant aux personnages d'évoluer devant la totalité des spectateurs aboutissant à un plateau tournant pour l'orchestre complètement inclus dans le dispositif, immense escalier en spirale au centre de la piste pour les effets plus spectaculaires comme la première arrivée de la Reine de la nuit ou pour placer les prêtres du temple de Sarastro.
L'action passe d'Egypte à quelque royaume oriental ou himalayen, peu importe, car on reste dans un exotisme merveilleux. Beaucoup de fantaisie aussi, notamment pour le personnage de Papageno qui arrive sur des skis ; les idées de mise en scène fusent et la proximité physique des chanteurs change totalement le rapport du public avec l'uvre. On est comme englobé dans l'action et pas une seconde cette uvre si bien connue ne s'approche de la routine ni du déjà vu.
Les costumes de Gérard Audier sont d'une justesse qui caractérise sans excès chaque personnage, jusqu'aux animaux joués par des acrobates portant des masques d'un comique efficace.
Pour sa première mise en scène de l'uvre, Nicolas Joël touche droit au but, réussissant la difficile symbiose entre les scènes divertissantes et populaires et celles plus sacrées touchant au grand mystère de la fraternité humaine.
Très homogène dans sa composition, la distribution comportait des chanteurs, tous formidables acteurs, donnant une grande crédibilité à l'ensemble. Le Papageno de Markus Werba menait l'action avec énormément d'énergie et il est dommage que la partie chantée de sa Papagena soit si mince car Anne-Catherine Gillet est une belle découverte dans ce rôle. Beaucoup de fraîcheur dans la Pamina de Madeleine Bender, très crédible pour l'âge du rôle dans lequel elle débutait ici. Un peu empruntée au début, la Tamino de Jorma Silvasti était cependant solide vocalement. Belle Reine de la nuit d'Ingrid Kaiserfeld et relative déception pour le Sarastro du vétéran Hans Sotin à qui on aurait souhaité un peu plus d'humanité, moins de froideur. Claus Peter Flor, chef de très belles « Noces de Figaro » sur la scène du Capitole, a dirigé avec beaucoup de sérénité et sans emphase, un orchestre et un chur du Capitole superlatifs.
Superbe spectacle auquel on souhaite longue vie sur cette scène toulousaine.
Halle aux grains de Toulouse (05.61.63.13.13). Site Internet : www.theatre-du-capitole.org. Les 14 et 16 octobre à 20 h 30. Prochains spectacles : « Athalia », de Haendel, le 13 octobre ; « Hommage à Stravinski » par le Ballet du Capitole du 13 au 16 novembre.
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