Pourquoi l’enfer ou l’idiot c’est toujours l’autre ? Lucien Jerphagnon, grand érudit devant l’éternel, avait commis quelques mois avant sa mort une petite anthologie sur la sottise qui vient d’être rééditée. Tout cela est fort réjouissant. Mais à la fin de l’ouvrage, il n’est pas sûr que l’on soit plus savant sur le sujet. Certes, il recense de bien belle saillies sur l’autre, toujours idiot par définition. Mais le propos aurait été avantageusement complété par des exemples concrets. On manque parfois de critères pour distinguer in vivo la vraie intelligence. Où se niche par exemple la frontière, le seuil où l’idiot devient intelligent et réciproquement ? Il y a là une élasticité qui étonne encore. Suis-je par exemple idiot de ne pas avoir signé en 2004 le manifeste publié par les Inrocks « Guerre contre l’intelligence »? Est-ce intelligent d’être encore journaliste en 2013 ? C’est peut-être, comme le dit Rousseau cité dans cette anthologie, qu’ « après avoir barbouillé du papier, j’étais bien sûr, même en disant des sottises, de n’être pas pris pour un sot », Quoique en y réfléchissant….
La sottise. Vingt-huit siècles qu’on en parle, Lucien Jerphagnon, le Livre de poche, janvier 2013, 5,60 euros.
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