THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
U NE très grande partie de la presse, qui l'a vu en Bretagne, parle de ce spectacle à grands renforts d'impressionnants dithyrambes. Que se passe-t-il pour qu'à Paris, cette production, dans le droit fil de celles que nous propose le théâtre du Radeau, ne nous apparaisse qu'insupportable coquetterie avec son collage de textes totalement inaudible, puisque la voix des interprètes est continûment recouverte par une bande son qui malmène de grands compositeurs ?
Il faut lire le livret offert par le théâtre de l'Odéon pour tenter de comprendre de quoi il a été question dans « Cantates ». On y trouve une présentation, sorte de prière d'insérer, tout en phrases absconses, d'une désarmante prétention et un fragment de texte inspiré, en toute simplicité, de Sophocle, Hölderlin, Brecht. Les trois ensemble. Pas moins de quinze poètes saucissonnés. Et dont la voix est recouverte par le son et la musique, une musique extraordinairement malmenée en un collage tapageur (pas moins de dix-sept compositeurs désintégrés). Un zapping qui ne peut que difficilement retenir l'attention du public qui, d'ailleurs, part par grappes bruyantes.
Etrange. Il y a un charme, toujours chez Tanguy. C'est un artiste sincère. Mais ici, il se fourvoie totalement et, à force de vouloir trouver, inventer, expérimenter, lire, le théâtre du Radeau prend des paquets de mer houleuse. Vaniteux, stérile, prétentieux, tel quel c'est ainsi que se présente ce spectacle. On est désolé de le dire.
Au jardin des Tuileries, entrée côté Concorde, carré des Sangliers, dans le cadre de la programmation de l'Odéon-Théâtre de l'Europe. A 20 heures du mardi au samedi, à 15 heures le dimanche. Durée : 1 h 15 sans entracte (01.44.41.36.33).
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