THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
Tout, ici, se donne sous le signe de la sobriété et de l'élégance. Le décor de Jean Bauer, discrètement mobile, dans les lumières d'Hervé Gary, la musique spécialement composée par Alexandre Desplat, les acteurs, belles silhouettes, accordées mais différentes dans les costumes d'Emmanuel Peduzzi : il n'était pas facile de porter à la scène ce petit livre miraculeux, quelques pages pour un grand texte. Françoise Petit et son équipe réussissent parfaitement leur pari.
Kressmann Taylor. De son prénom Kathrine. L'éditeur ne voulut pas qu'on sut qu'elle était femme... C'était en 1938, aux Etats-Unis. Journaliste, - plus tard, en continuant son travail d'écrivain, elle enseignera - elle avait entendu une anecdote qui est le cœur de ces pages. Deux amis d'origine allemande, galéristes à San Francisco. L'un de culture juive, Max Eisenstein (Eric Laugérias), l'autre pas, Martin Schulse (Matthieu Rozé). L'action se situe de novembre 1932 à mars 1935. Martin a décidé de retourner en Allemagne. Les deux amis, toujours associés, s'écrivent. Au fil des lettres, Max va comprendre ce que devient Martin... peu de pages, beaucoup d'événements, un dénouement terrible.
Françoise Petit s'appuie sur la traduction de Michèle Lévy-Bram (le livre n'a été que très récemment disponible en langue française) et dirige avec tact deux interprètes sensibles. Il y a une mélancolie en Max et Eric Laugérias la fait sourdre de tout son être. Il y a des certitudes qui font leur chemin en Martin, et Matthieu Rozé l'indique finement. Les jeux sont nuancés et le metteur en scène a su trouver les justes mouvements et donner une fluidité à la représentation. C'est à voir, absolument. Et à lire aussi évidemment !
Pépinière-Opéra, à 21heures du mardi au samedi, à 18 heures en matinée le samedi. Durée : 1 h 25 sans entracte (01.42.61.44.16). Le texte de Catherine Kressmann Taylor traduit par Michèle Lévy-Bram est publié par Autrement.
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