LA SEINE-ET-MARNE représente 49 % du territoire francilien mais n’abrite que 11 % de sa population. Dans ce département qui bénéficie d’une forte croissance démographique, l’URPS, le conseil général et l’ARS ont organisé, pour la deuxième fois, une journée de découverte en direction des professionnels de santé en fin de formation, remplaçants ou à la recherche d’un lieu d’installation. L’objectif est de présenter des opportunités concrètes d’exercice. En septembre 2012, la même manifestation avait permis le recrutement de plusieurs professionnels dont deux généralistes.
Appui technique.
Dans la grande salle du conseil général, une trentaine de jeunes professionnels et d’étudiants sont à l’écoute. Lydie Autreux, vice-présidente du conseil général, valorise les atouts du département. La bourse « OK Doc » accorde 1 000 euros par mois pendant trois ans maximum contre l’engagement d’exercer pendant cinq ans dans une zone sous-médicalisée du département. 18 étudiants en médecine perçoivent cette aide.
Les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) peuvent, elles, disposer d’un appui technique et financier. Le conseil général insiste : un projet qui n’est pas soutenu par les professionnels installés dans la zone concernée est voué à l’échec. Le département accompagne près de soixante projets (regroupements, recherches de successeurs, maisons de santé...).
Conseils, offre d’emplois.
François-Xavier Deflou, directeur de l’Agence Seine-et-Marne Développement, décrit son territoire avec des accents amoureux. La Seine-et-Marne connaît la plus forte croissance démographique de l’Ile-de-France, elle est connectée à l’ensemble de l’hexagone et à l’Europe par la gare TGV Marne-la-Vallée. Qualité de vie,réduction de la fracture numérique, emploi en hausse de 15 % en dix ans, taux de chômage inférieur de deux points à la moyenne nationale...: tout y passe pour convaincre la jeunesse qu’il faut s’implanter ici.
Aline Gabai, généraliste libérale, raconte son installation. Malgré des sacrifices au début, elle ne regrette rien. « Il faut se sentir prêt psychologiquement, met-elle en garde, mais ne pas trop s’investir pour ne pas être mangé par sa patientèle ». Il faut être « ni trop réservé, ni trop timide ». La marge de manœuvre est étroite.
L’URPS, l’ARS et le conseil général ont même rédigé un livre blanc des projets de santé du département. L’ouvrage recense les 56 sites où des professionnels de santé seront recherchés, avec les noms et les coordonnées d’un responsable. Il énumère les opportunités d’installation ou de reprise. Avis aux amateurs.
Des candidats à l'installation racontent leur motivation
Mohamed , gynécologue obstétricien de 39 ans, exerce à l’hôpital et envisage une installation en libéral en Seine-et-Marne pour raisons familiales. « Je sors de cette réunion renforcé dans mon projet, confie-t-il au « Quotidien ». Pas pour les aides proposées, mais à cause de la dynamique entre les professionnels de santé, l’ARS et le conseil général. Ils ont la volonté de monter des projets ».
Anne-Laure , 27 ans, à qui il reste une année d’internat en médecine générale, l’avoue : « je suis venue faire mes courses », en vue d’une installation. « Il y a quelques années, j’avais été tentée par la bourse "OK Doc" proposée par le département, mais je n’ai pas voulu m’engager à cause de l’obligation d’installation » .
Aujourd’hui, elle songe à franchir le pas. Douarche fait des remplacements en médecine générale dans le département. Âgée de 30 ans, elle juge que « les aides sont toujours bonnes à prendre » même si « l’élément déterminant dans une installation, c’est le cadre de vie et d’exercice » . La Seine-et-Marne , « où l’urbain côtoie la campagne, et où des maisons de santé cohabitent avec des cabinets de groupe » présente de sérieux atouts. Elle n’a pris aucune décision est sensible à la « volonté d’améliorer l’offre de soins » .
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