De notre correspondante
Pour répondre aux objectifs nationaux concernant le développement des soins palliatifs, et malgré des aides financières déjà consenties depuis deux ans, la région PACA doit encore faire des efforts, si l'on en croit l'étude effectuée par l'ARH dans le cadre du SROS (schéma régional d'organisation sanitaire).
Un groupe de travail réunissant des professionnels de terrain et des médecins et inspecteurs de santé publique a recensé et visité les différentes structures spécialisées : 7 unités de soins palliatifs, 11 services avec lits consacrés à ces soins, soit un total de 103 lits et 16 équipes mobiles.
Le rapport constate une grande hétérogénéité en locaux, en fonctionnement, en personnel, en formation, et une répartition des structures sans cohérence, apparemment liée au lieu d'exercice des « pionniers » qui portent ces soins à bout de bras. Il note également que trop de structures de soins palliatifs ont un fonctionnement insuffisamment différencié de la prise en charge de la douleur aiguë et chronique. Dans les services - d'oncologie notamment - qui assurent couramment la prise en charge de ces malades, les recommandations de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) sur la formation spécifique de personnel, les locaux ou le soutien aux familles et aux soignants ne sont pas toujours appliquées.
Les insuffisances de l'hospitalisation à domicile
Le quart des patients suivis par les structures d'hospitalisation à domicile fait l'objet d'une prise en charge de type soins palliatifs. L'étude note aussi les insuffisances de ces structures, bien que l'indice de satisfaction des usagers soit élevé : certains de ces services n'ont pas de permanence téléphonique en dehors des heures ouvrables ; le médecin traitant ne passe une fois par semaine que pour 55 % des malades. Quatre départements seulement, sur les six de PACA, disposent d'une structure d'hospitalisation à domicile : les deux départements alpins en sont totalement dépourvus ; ils n'ont qu'un lit hospitalier réservé et une petite équipe mobile soutenant les équipes soignantes de neuf établissements.
L'ARH fixe à 229 le nombre théorique de lits nécessaires pour l'ensemble de la région : il faudrait créer ou redéployer 126 lits et même plus pour faire face aux besoins des zones d'accès difficile ou peu médicalisées. Trente-deux équipes mobiles devraient également circuler entre les établissements et se rendre à domicile, soit le double de ce qui existe actuellement.
Grâce à la formation et à l'information, l'ARH espère favoriser « l'émergence d'une culture de soins palliatifs » au sein des services et encourage les établissements et les professionnels de terrain à travailler en réseau. Le retour à domicile constituant à ses yeux un axe prioritaire, la prise en charge, sur place, par un réseau est susceptible de réduire les besoins en lits de façon significative. Elle rappelle à ce propos qu'une enveloppe spécifique est réservée à ces réseaux et peut notamment prendre en charge les dépenses de personnel nécessaires à la coordination.
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