PLUS DE 200 participants se sont réunis à la bibliothèque de l'Alcazar à Marseille pour faire le point sur le fonctionnement et les missions des réseaux de santé et échanger avec les acteurs concernés (coordonnateurs, professionnels de santé et institutionnels) sur l'évolution de ce mode de prise en charge prometteur mais qui tarde à se développer. « Le dispositif des réseaux de santé est en évolution constante depuis 2002 », a constaté en préambule, Daniel Marchand, directeur de l’URCAM (Union régionale des caisses d’assurance-maladie) et directeur de la MRS. Trois lois ont défini la fonction de coordination de la prise en charge du patient : la loi du 4 mars 2002, celle du 13 août 2004 qui confiait au médecin traitant une mission de pilotage des soins de premiers recours, notamment pour les malades en ALD, et celle du 21 juillet 2009 (Hôpital, patients, santé, territoires).
La loi HPST conforte la place des réseaux dans le système de soins et précise noir sur blanc les missions dévolues aux généralistes. Reste à passer des textes aux actes, ce qui nécessite aussi des moyens.
En PACA, après évaluation, 45 réseaux de santé sur 74, se sont révélés efficients et bénéficient de financements ; 34 d’entre eux sont centrés sur des domaines prioritaires comme les soins palliatifs ou la cancérologie. Dans la table ronde de clôture, Jean-Yves Abecassis, sous directeur de l’URCAM, a rappelé que « cette phase d’évaluation médico économique a permis de professionnaliser et pérenniser un certain nombre de réseaux ». « Elle prend en compte le coût global des soins par rapport au bénéfice pour le patient. Le modèle de référence, c’est le diabète, ajoute-t-il. Il y a une amélioration de l’état de santé du patient, c’est incontestable et l’analyse des coûts ne contredit pas cette efficacité. Ainsi, un patient diabétique en moyenne en France coûte à la collectivité 6 000 euros, un patient "réseau" coûte 6 500 euros. Aujourd’hui, les 500 euros de différentiel c’est le coût des acteurs du réseau. Mais dans le réseau, la qualité de vie du patient est meilleure, il y a moins de complications ».
Pérenniser ce qui marche et mutualiser.
Dans cette région, beaucoup d’acteurs saluent la loi de juillet 2009 qui, sur le papier du moins, doit permettre de structurer et de consolider les réseaux de soins en valorisant les initiatives du terrain et en décloisonnant les soins de ville et ceux qui sont dispensés à l’hôpital. « Il faut avoir confiance dans l’avenir avec la mise en place des ARS. Chaque fois que la couverture d’un réseau de santé est exhaustive sur un territoire et qu’elle a fait l’objet d’une évaluation positive, elle deviendra pérenne. Certains réseaux pourraient se croire menacés par des maisons de santé ou maisons pluridisciplinaires mais il n’y en a qu’une seule en PACA », explique Brigitte Masini, chargée de mission de l’ARH. Elle parle toutefois d’évolution nécessaire pour la plupart des réseaux de santé. « Le maître mot c’est la mutualisation qui renvoie à une composante économique même si ce n’est pas la seule. On parle de mutualisation des moyens, de logistique commune mais aussi de modèles de référence polyvalents. On essaie en PACA une expérimentation sur une petite zone de proximité dans le nord Vaucluse, un modèle de coopération entre réseaux et autres partenaires traitant de problématiques différentes. »
Thierry Godet, président de l’Union régionale des réseaux de santé, se révèle moins optimiste que ces prédécesseurs en tribune au sujet des nouvelles dispositions. « Des contrats ont été signés pour ce qui concerne la coordination thérapeutique et l’éducation thérapeutique avec les maisons pluridisciplinaires, pourquoi pas avec les réseaux de soins ? ». Le débat reste ouvert.
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