Mémoire de la médecine
Le touriste qui se presse à Cheverny, Lamotte-Beuvron, Blois ou Vendôme ne prêtera peut-être pas attention à ces grands bâtiments XVIIe ou XVIIIe qui longent, eux aussi, les rives de la Loire ou du Cher. Pourtant, le patrimoine hospitalier du Loir-et-Cher n'a pas démérité. Comme le montre le petit guide qui vient de paraître à ce sujet*, la douceur de vivre qui fait le charme de ce cur du centre de la France semble avoir rejailli sur la vie hospitalière.
Là plus qu'ailleurs, si l'on excepte l'épisode révolutionnaire, les hôtels-Dieu du passé sont devenus des centres hospitaliers, des hôpitaux locaux, puis parfois des maisons de retraite, sans bouleversement apparent.
Dès le XIIe siècle, le Loir-et-Cher possède de nombreuses fondations, inspirées par le principe de charité de l'Eglise, que les évêques avaient la charge de promouvoir selon les préceptes du Concile de Tours (567). A Blois, la maladrerie Saint-Lazare, bâtie en 1116, est reconstruite en 1126 après un incendie. Mais c'est autour de l'aumônerie, fondée en 1121, que va se développer l'hôtel-Dieu et ses bâtiments du XVIIIe en partie transformés en maison de retraite depuis le déménagement vers le nouvel hôpital en 1980. A Vendôme, le comte Bouchard IV fonde au XIIe siècle une maison-Dieu, confiée aux Frères condonnés, qui deviendra hospice Saint-Jacques transféré en l'hôtel de Chicheray en 1623. C'est toujours l'emplacement de l'actuel centre hospitalier. A Saint-Aignan-sur-Cher, il n'y a plus trace des maisons-Dieu du XIIIe siècle, mais les bâtiments de l'hôtel-Dieu, relevé à la fin du XVIIe siècle par la famille Beauvillier, restent le fleuron du patrimoine du centre hospitalier. A Romorantin-Lanthenay, c'est autour du bâtiment et dans l'enclos des Capucins, rachetés en 1828, que s'est constitué le centre hospitalier.
Il faut dire un mot des maisons de retraite. Souvent installées dans d'anciennes demeures bourgeoises ou des gentilhommières du XIXe, elles utilisent aussi des bâtiments du XVIIe comme à Montoire-sur-le-Loir, l'hôpital Antoine-Moreau, du nom du fondateur des Filles de la Charité, natif du lieu, ou à Morée, la maison de retraite La Sagesse.
« Patrimoine hospitalier en Loir-et-Cher », Editions du Cherche-Lune, 60 F, en vente à la Société française d'histoire des hôpitaux, hôtel-Dieu, place de l'hôpital, 69288 Lyon Cedex 02.
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