En Italie, un fonds de soutien vient en aide à 4 000 orphelins du corps médical

Publié le 17/09/2014

Depuis plus d’un siècle, le fonds ONAOSI permet de soutenir les orphelins de médecins italiens. L’idée présentée en 1874 par le Dr Luigi Casati lors d’un congrès médical a vu le jour deux ans plus tard. ONAOSI était prévu au départ pour distribuer six bourses d’études aux enfants des médecins ayant perdu leurs parents.

Plus de cent ans ont passé et le système du fonds ONAOSI, devenu une fondation privée, a largement évolué grâce à l’introduction d’une cotisation annuelle obligatoire d’un montant de 155 euros, versée par les médecins du service public.

La caisse alimentée par ces contributions permet de payer les études et une pension mensuelle aux orphelins du corps médical. « Ma mère médecin est morte en 2008. Depuis, mes trois sœurs et moi touchons 400 euros par mois et nos études nous sont payées même si mon père, médecin également, est encore vivant », explique Sofia.

L’interruption du parcours universitaire impliquant la suspension immédiate de cette aide, les deux sœurs de Sofia, titulaires du baccalauréat depuis juin dernier, se sont immédiatement inscrites à l’université. « Je veux devenir vétérinaire mais les inscriptions ont lieu en avril. L’an dernier, je n’ai pas pu m’inscrire. Pour éviter de perdre cette aide financière, je me suis inscrite en sociologie et je changerai de faculté en avril prochain », explique Alice.

4 000 orphelins soutenus

En 2002, le gouvernement Berlusconi a modifié la donne et obligé toutes les catégories médicales du service public, c’est-à-dire les médecins, dentistes, pharmaciens et vétérinaires à cotiser au Fonds ONAOSI (et aux orphelins de parents exerçant ces professions d’en bénéficier).

Cette décision a provoqué des remous, d’aucuns s’interrogeant sur la nécessité d’introduire un concept de solidarité obligatoire. « En l’état actuel, environ 4 000 orphelins ont la possibilité de suivre des études grâce à ce fonds. J’en ai moi-même bénéficié après avoir perdu l’un de mes parents. Ce fonds de solidarité est une bonne chose », confie Silvia Quaglieri.

Ce médecin employé dans le secteur public à Pavie explique que chaque orphelin perçoit chaque année entre 3 200 et 8 000 euros et ce, pendant toute la durée de ses études (*). Au 31 décembre 2012, ONAOSI avait permis aux orphelins de suivre leurs études grâce aux cotisations versées par les 130 000 contribuables du secteur médical du service public.

* Une modification du statut du Fonds permet aussi aux enfants des médecins d’étudier dans les structures universitaires d’ONAOSI moyennant le versement d’une quote-part annuelle de 4 500 euros.

De notre correspondante à Rome Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr